Dans la course insensée, du soleil ou du train, qui suit qui, peu importe. Épilepsie contagieuse : ce jeu d’apparition-disparition du soleil derrière les paravents dressés par tout ce dehors pour le seul plaisir de faire se lever l’aube à chaque mètre. Moi, je vois surtout que la nuit tombe à chaque mètre. La vitesse emporte tout.
La poursuite braquée sur moi est un signe que je ne lui échapperai pas, jamais. La poursuite braquée sur les villes mortes le long des gares fait apparaître les ombres (...)
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_cheveux
Articles
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poursuites
28 septembre 2011, par arnaud maïsetti -
les cheveux flagellés par le vent des tempêtes (la rage, la noirceur, et les visions premières)
15 mars 2012, par arnaud maïsettiEt, quand je rôde autour des habitations des hommes, pendant les nuits orageuses, les yeux ardents, les cheveux flagellés par le vent des tempêtes, isolé comme une pierre au milieu du chemin, je
Les nuits sont comme des morceaux d’étoffe où je m’enveloppe lentement : mais ce soir, pour le premier soir de l’année, pas besoin de manteau en plus, la nuit suffit, on sort dans la douceur, je marche sans sentir le dehors sur ma peau et ma chemise flotte sur moi sans me toucher vraiment ; je regarde. Ce (...) -
raison merveilleuse et imprévue (le geste de nos mains)
7 mars 2013, par arnaud maïsettiIl est l’amour, mesure parfaite et réinventée, raison merveilleuse et imprévue, et l’éternité : machine aimée des qualités fatales. Rimb.
Vu du ciel, tout est si profond et net à la fois ; et depuis nos rues, les paysages sur lesquels on se cogne, les façades levées simplement pour arrêter la vie qui court, peut-être, quelque part, une rivière où on laverait notre linge et auprès de laquelle dormir pour attendre qu’il sèche ; mais la ville enfoncée dans nos gorges partout, ce garçon magnifique qui (...) -
respire marche pars va-t’en (la douceur infinie)
22 mai 2012, par arnaud maïsettiil y a des cris de sirène qui me déchire l’âme là-bas en Mandchourie un ventre tréssaille encore comme un accouchement je voudrais je voudrais n’avoir jamais fait mes voyages
Paris, ce n’est pas vrai, je ne voudrais jamais n’avoir jamais fait ces voyages, Paris dans le même temps usé des choses, là, Paris là sous le brouillard, pas besoin de percer les nuages pour atterrir, c’est dans le nuage même que l’avion ce matin posé a fait revenir à moi l’heure d’ici, mais où est désormais l’heure juste, laissée (...) -
monde neuf (une île)
13 mai 2012, par arnaud maïsettiFallait-il être en mouvement pour pouvoir l’écrire, et la quitter, la ville — cette étendue de ville plutôt — que je laisse derrière moi : ici depuis une semaine et pas une seconde pour la voir autrement qu’avec mes yeux, mais suffit que j’en parte, oui, pour ce voyage dans le voyage vers le nord (toujours, on ne voyage qu’au nord ; au sud, on ne fait que revenir), et je la considère cette fois avec mes mains et la note ; alors dans ce bus qui va au plus gris du ciel, une prise pour me souder à l’écran (...)
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imagine (marcher, la nuit roule dans mes yeux)
11 juillet 2012, par arnaud maïsettiAllons ! La marche, le fardeau, le désert, l’ennui et la colère.
Rimb. Une Saison en enfer
Oui, allons, marcher sur les mots de la ville comme des armées marchent sur une ville, et comme moi je m’arrête un peu, là, sur cet endroit de la page où je m’effondre ; non, ce soir, je n’irai pas plus loin : ce soir, je m’arrête sur la liste des prières de l’Islam, comme c’est étrange (et essentiel, évidemment) : je rêve sur leur nom moi aussi, mais je ne comprends pas le sens de cette Liturgie ; demain, (...) -
sarcophage (que l’on referme)
12 septembre 2012, par arnaud maïsettijour après jour, après jour, le chantier accomplit sa fin, on commence seulement à voir à quel immeuble il ressemblera jusqu’à sa destruction.
ils ont posé les vitres, la semaine dernière, ou hier, et encore aujourd’hui, comme sur un tombeau, mais pour qu’on puisse voir à travers : comme pour un tombeau pourtant.
une vitre après l’autre, j’imagine le travail, à bout de bras, montés sur les épaules des autres, j’imagine, la pesanteur (et j’imagine aussi : le bruit que cela ferait, si on lâche une seule (...) -
ab irato (l’impitoyable)
23 février 2014, par arnaud maïsettiJ’aurais écouté Callous Sun dans une tendre rage ce soir, lentement pour l’apaiser en moi, ou pour éprouver davantage la lumière qui est si loin où je la respire, où je voudrais qu’elle soit.
J’aurais devant les pages rédigées tout à l’heure voulu souffler comme sur des cendres — tout qui se serait éparpillé.
J’aurais derrière moi quand la ville s’éloigne désiré retenir toute la vitesse du monde, et dire je reviens.
J’aurais remonté cette ville-là, dans le noir, et aux angles les tours de verre, tourner, et (...) -
vingt-neuf fois mille et une nuits
10 janvier 2012, par arnaud maïsettiJamais su où sur ma main la ligne de chance était gravée ; jamais pu reconnaître la couleur de mes yeux, entendu ma voix sans sursauter et me retourner, lâcher dans l’effroi : qui est là ; jamais su retrancher le nombre des morts en moi ; jamais entendu le bruit de l’eau de pluie tomber sur la plage en pleine nuit ; jamais vu non plus le sommet des toits dans Paris au coucher des soleils ; jamais montée plus haut que la cheville l’eau du Pacifique ; jamais eu froid à Montréal ; jamais levé la tête (...)
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l’ombre de moi-même
21 mars 2012, par arnaud maïsettivoir, partout où le refus de vivre est inutile, où commencer à marcher, et marcher ; considérer la ville comme ma seconde nature à l’herbe coupée haute dans la gorge où crier ; oh n’être que l’ombre de moi-même, allongée au soleil découpée à la hache par les immeubles là-haut, et sauter par-dessus elle comme à colin-maillard, ou saute moutons je ne sais plus, épervier, tous ces jeux d’enfants cruels et sublimes, je les suis,
oh n’être que l’ombre de moi-même pour dresser sur ma vie ce miroir sans reflet (...) -
Autoportrait à la fragilité de la phrase
24 octobre 2012, par arnaud maïsettitremblé
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En rêvant Les Moissons du Ciel
23 décembre 2012, par arnaud maïsettiTerrence Malick | Les Moissons du Ciel
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monocordes
28 février 2011, par arnaud maïsettiAdagio For TRON (Daft Punk, ’Tron : Legacy’, 2010)
MONOCORDE (mo-no-kor-d’) s. m.
1° Terme de musique dans l’antiquité. Instrument à une seule corde, en usage chez les Grecs, qui en jouaient en promenant sous la corde un chevalet mobile et pinçant la partie libre.
2° Instrument sur lequel il y a une seule corde tendue et divisée suivant certaines proportions pour connaître les différents intervalles des tons. Les monocordes, appelés aussi clavicordes.... sont fort agréables quand on les joue tout (...) -
La Ville écrite | jour et nuit
3 juin 2011, par arnaud maïsettiJour et nuit ces garages qui veillent
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harmonies (des lignes brisées)
23 septembre 2011, par arnaud maïsettiTout serait histoire de lignes brisées dans cette vie : non pas de hasards, ni de rencontres, ni même de fatalités : seulement de brisures entre des lignes qui se croisent, donnent naissance à d’autres lignes, viendront briser encore et encore d’autres lignes qui fabriqueront peu à peu ces entrelacs de désirs et de confusions pour venir jusqu’à moi nommer cette vie, brisée.
D’une ville à l’autre, et d’une journée l’autre, je cherche les cohérences, je ne les vois pas, je ne fais face qu’à des (...) -
freight train (blues)
24 mai 2011, par arnaud maïsettiFreight Train Blues (Bob Dylan, ’Concert au Carnegie Chapter Hall’ — 4 nov. 1961)
I’ve got the freight train blues Oh, laydy mama got em on the bottom of my ramblin’ shoes
Et tout ce langage perdu Ce trésor dans la fondrière Mon cri recouvert de prières Mon champ vendu.
Je ne regrette rien qu’avoir La bouche pleine de mots tus Et dressé trop peu de statues À ta mémoire
Aragon, Elsa (’Chanson Noire)
C’est vers là que j’irai — vers là qu’il le faudrait, peut-être, cet espace sans mémoire, de corps (...) -
Béla Tarr | Le Cheval du Turin
7 décembre 2011, par arnaud maïsettiUn film de Béla Tarr, automne 2011
comme au bord d’un puits sans eau -
eschatologies (de la course à pied)
29 septembre 2011, par arnaud maïsettiOù vont ceux qui courent, en cercle, dans les parcs le soir avant leur fermeture ? Je me posais la question quand je les voyais tourner tourner. Ils voudraient semer quelque chose, je disais, et j’ajoutais, l’air sérieux, et pour rire : non, ils courent pour oublier la mort. Ceux qui m’accompagnent me contredisent toujours, avec ce ton de gentil reproche ; ils ont raison.
Tout à l’heure, revenir et revenir sur un texte que je voulais écrire ici : et impossible ; non pas que je savais ce que je (...) -
(dans l’éloignement)
18 novembre 2011, par arnaud maïsetti« Aucune parole ne précède les vrais départs. »
Jbs. -
dans les déchirures du ciel
31 août 2011, par arnaud maïsettiBlue Skies (Lady & Bird, ‘The Ballad of Lady & Bird’, 2003)
Blue skies are in the middle of a winter storm / While your blue eyes are looking at me like before
Et le bruit éternel des roues en folie dans les ornières du ciel
Blaise Cendrars (Prose du Transsibérien)
Parfois, la couleur passée des choses sur moi ; je pense : c’est ainsi que les choses meurent. Quand je ne me souviens plus d’un visage, je le remplace par un autre, que j’invente. Est-ce possible de faire cela avec sa (...)