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La Mousson d’été 23 | Temporairement Contemporain [n°4]

cinquième jour

lundi 28 août 2023


Billet • La Balaguère

« Il va falloir chanter à la barbe de l’horreur. » C’est sous la verrière du Hall du Marché Saint-Antoine de Pont-à-Mousson, tandis que le soleil derrière nous s’effondre éclaboussant d’or les tours de l’église Saint-Martin qui se dressent de l’autre côté de la Mousson qu’on entend ce vers : « Il va falloir chanter à la barbe de l’horreur / Il va falloir danser sous petite et grande ourses » dit alors le poète, chantant presque à bout touchant de nous et de l’époque – Jacques Bonnafé achève son cabaret préparé avec Charlie Nelson et Alexiane Torrès : une heure durant, poèmes et aphorismes avaient joyeusement scandé le temps – et dans ces mots de Valérie Rouzeau, on réalise soudain la portée de ceux de Jean-Pierre Verheggen ou de Louis Scutenaire joyeusement déclamés sous la Hall, comme ils font résonner aussi tous les textes entendus à la Mousson. Si un chant n’annule pas l’horreur, il rend digne de se tenir face à elle, rendant l’horreur davantage laide encore, et la beauté plus essentielle : « Qu’allons-nous devenir avant que tout s’achève/Il va falloir chanter à la barbe de l’horreur/Il va falloir danser sous petite et grande ourses/Grand et petit chariots bien mieux que les autos/Comme de bonnes casseroles et de bonne volonté. » Notre reconnaissance aux poètes est décidément


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