arnaud maïsetti | carnets

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nocturne # 3

mercredi 16 juillet 2008


Il me semble que la file grossit à vue d’oeil sans que j’aperçoive l’endroit d’où l’on vient, ni qui vient. Je me faufile entre les corps immobiles, somnambules chauds attendant la porte invisible qui ne s’ouvre pas. Personne ne dit rien. J’avance. N’arrive pas à lever les yeux et voir les visages ; ne perçois que les corps, les troncs ; les jambes ; les pieds ; leurs chaussures cirés noirs impeccables et arrimés au sol comme jamais. Me faufile, j’emprunte d’autres couloirs. La file se poursuit. Je continue. Il y en a d’autres.