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La ville écrite | d’amour

jeudi 13 avril 2017

Radiohead, True Love Waits (version live, 2003)

Au sud, dans une anse, l’amour secoue ses cheveux remplis d’ombre et c’est un bateau propice qui circule sur les toits [1]


Que restera-t-il, de tout ce fracas de temps de parole, de tout ce qui tombe à nos pieds et sur quoi nous marchons, de toutes ces marches qui se crient sans direction, de ce monde si vieux qu’il en semble éternellement épuisé de lui-même, de tous ces états d’urgence ou de peine, de cette tristesse qui nous vient quand on regarde la terre, de toute cette rage qui nous monte quand on regarde le ciel, de tout ce qui ne vient pas et qui est là, des morts qui continuent de l’être, des vivants qui persistent à ne pas l’être, du désir qui n’en finit pas, du matin, du soir, et de ce qui vient entre le matin et le soir et dont on devine les trajectoires, du silence quand je voudrais te dire que, et des gestes manqués quand il faudrait pourtant que nous, vraiment – et c’est à ce point que vient en travers de l’histoire et de la ville, un mot tellement sali et qui résiste encore, aux mots et aux salissures, peut-être le dernier mot, ou celui qui pourrait les recommencer tous,

L’amour sera. Nous réduirons l’art à sa plus simple expression qui est l’amour ; nous réduirons aussi le travail, à quoi, mon Dieu ? A la musique des corrections lentes qui se payent de mort. [2]


Portfolio

[1André Breton, Poisson soluble (1924)

[2idem