arnaud maïsetti | carnets

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nocturne # 5

lundi 14 juillet 2008


La porte entr’ouverte ne laisse passer qu’un rayon de lumière échoué aux pieds de ce type immobile comme les autres, droit, valise à la main, costume noir sans pli. Je pousse la porte comme on ouvre un ventre, sans vraiment regarder la douleur qu’on est sûr d’y trouver - sur le lit, draps défaits par la nuit, l’ombre chaude de son corps à elle évanouie ; et sur le mur, crevasses allongées, mon ombre à moi sans forme et sans désir - à la fenêtre, le jour levé depuis longtemps déjà sur le point de disparaître du cadre. La nuit a duré jusqu’ici et je vais me réveiller. Je regarde juste mon corps encore étendu dans le sommeil, seul maintenant qu’elle est partie, et je compte les respirations comme les moutons tombés de l’autre côté du trou, et qui s’entassent. A cinq je me réveille. A dix, j’oublierai tout.