arnaud maïsetti | carnets

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à la lumière

dimanche 19 juillet 2009

Bien sûr, chaque pierre est la même — on marche sur l’une comme sur l’autre, elle couvre le sol, et c’est leur seule fonction. Seul diffère, oui, l’espace que chacune occupe dans l’espace : c’est cette différence qui leur donne une couleur autre, une disposition face au ciel plus ou moins là, plus ou moins cachée.

Chaque pierre a sa place : puzzle immuable et nécessaire comme imposé par l’évidence ; chaque pierre est sa propre place. C’est un visage, et on ne conteste pas la nécessité d’un visage.

Comme le nuage vient se placer devant le soleil, c’est une ombre qui se pose sur cette plaque, et semble la faire bouger : tout est soudain méconnaissable, soudain plus (et moins) présent — soudain moins essentiel, mais davantage là. L’ombre déploie plus précisément le jeu de creux et de plein du tapis de pierres pour lui donner plus de profondeur : la lumière efface les reliefs pour allonger l’étendue.

On n’habite pas son monde, on l’emprunte à la lumière, un temps, avant de lui rendre.