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twitter | noms des rues (Avignon sauvage)

jeudi 9 décembre 2010


Depuis hier, Avignon, ville inconnue que je n’aurais vue que la nuit (le jour, entre quatre murs, je n’en vois rien). Repars demain. Mais ce soir, en m’y perdant un peu, m’y suis enfoncé, ricochant sur le nom des rues, un nom après l’autre, appareil photo en main (je n’ai pas moyen ce soir de stocker les photos sur l’ordinateur, ce sera pour la fin de semaine).
Puis, grâce à faible connexion internet de l’hôtel, via twitter, échange avec Brigitte Célérier qui vit dans cette ville, ne cesse de l’écrire aussi.
Étrange et puissant de se retrouver ici, ville que je connais et ne reconnais pas. L’été dernier déjà. Mais là, le soir, c’est un autre endroit, une autre perte. Et les noms de la ville qui les portent pour en raconter le chemin, et l’histoire (et cette perte précisément, de la reconnaissance et de l’enfoncée) : je suis de part en part traversé.
Ci-dessous, échange tel quel sur twitter [1] avec interventions et perte redoublée de Pierre Ménard, ou Caravancafé.


7 décembre
23h54
amaisetti — son nom de mortel dans Avignon désert

23h57
amaisetti — (suis passé par la place Crillon, d’ailleurs, au passage : #tutournaislecoindelarue (il ne pleut pas))

8 décembre
00h16
brigetoun — et moi qui venais de monter ma valise à l’étage à côté de la place Crillon, je n’ai pas entendue la vôtre -

00h17
amaisetti
(ai descendu silencieusement la place, et remonté bruyamment la rue de la République… Neige à Paris, chaleur ici, ou presque.)

00h18
brigetoun —c’est un endroit pour vieille parisienne fatiguée ! mais on retrouve assez bien le rythme en se replongeant dans le bain

23h48
amaisetti — dans Avignon, les noms des rues — s’arrêter à chaque coin pour les ’prendre’ en photo. Se raconter l’histoire de la ville par les noms.

23h53
brigetoun — rue Carreterie, des Fourbisseurs, Petite Fustrerie, Rouge, de la Principale, du Vieux Sextier, Bonneterie, Peytramarle, du Limas.

23h54
amaisetti — j’ai les mêmes… (sous la rue des fourbisseurs, ce mot gravé sur la pierre : SAUVAGE) : et demain, en #ecrire le récit.

23h55
brigetoun — petite calade, des Études, des teinturiers, des Lices, du Bon Pasteur pl.des corps saints, porte évèque, du Mail, plaisance, etc

23h56
brigetoun — et bien sûr tous les saints et saintes et les rue du Portail Magnanon, du bon martinet, ...

23h57
brigetoun
vous savez ce que signifient fustrerie ou limas ?

23h58
amaisetti — en dehors du rêve qui nous fait lever les yeux sur ces mots ? non. (mais vous ?…)

23h59
brigetoun
déjà la fin de mon commentaire http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2292 fustrerie : gens des grumes, limas : limon

23h59
brigetoun — et j’espère qu’aucun "édile" ne gâchera ça

9 décembre
00h01
liminaire — C’est le sujet de l’atelier d’écriture autour de "Noms de Nantes" de Jacques-François Piquet (préface @fbon) http://bit.ly/goVbjR

00h02
amaisetti — ah !? (et on peut inventer la ville ? (sérieux projet à ce sujet…) — vais voir de près…)

00h03
liminaire — Bien sûr, la ville est une invention !...

00h04
amaisetti — oui, même si dans sa référence, gracq nous montre qu’il y a aussi le chemin qu’on fait pour la rejoindre, le souvenir et l’oubli

00h05
amaisetti — mais je tourne ce soir autour de l’idée d’un récit qui n’avancerait que dans celui de ces noms posés sur ses murs. #avignon

00h06
brigetoun — durable invention, (j’espère, enfin des gros bouts qui tiennent le coup)

00h11
liminaire — Sur "Les eaux étroites" de Julien Gracq, voir cet atelier http://www.liminaire.fr/spip.php?article602

00h13
brigetoun — @amaisetti @liminaire vais être dans l’attente

00h20
amaisetti — oui, mais hors de tout passé, comment dire la ville ? Celle que j’ai sous les pieds, je ne la connais pas, et les noms des rues >

amaisetti — > ne m’indiquent jamais l’endroit où je suis, où je vais ; me disent quelles directions ? pour quelle histoire ?

00h22
caravancafe — les rues nous font souvent traverser et l’être....


[1_et complément : je viens de voir que Laurent Margantin a sensiblement suivi aussi ces bribes d’échange — à lire son très beau texte « se croiser et se parler sans se voir »’. Oui, on est plusieurs à parler, et même dans le silence : twitter, apprentissage aussi de cela, de cet échange de silence qui nous enveloppe, et comme on parle ensemble, combien ensemble devient acte de parole et d’écoute