arnaud maïsetti | carnets

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généalogie du froid

samedi 10 octobre 2009

Blanc sur blanc, les mains encore froides, et qui sort de la bouche la buée qui entoure chaque mot, me lève en silence, terrifié (terreur sans objet du matin) ; le voile tendu du dedans fait obstacle au voile du dehors qui monte, avec la brume.

Ce qui n’est pas de mon ressort (le rêve, la marche sous mes pas, le froid encore) me fait violence plus que ce qui m’appartient : j’ai toujours aussi froid, le jour ne s’est pas levé ; rien ne pourrait chasser la peur.

C’est le froid qui me vient de la nuit, ou de la veille, qui continue. Qui me tire à lui, et c’est un pied encore dans la veille que je franchis le matin ; dehors, derrière le rideau blanc, le blanc du jour n’est pas le même ; non-coïncidence du blanc qui fait la couleur du jour : faire avec cela. Et dans la tête, un autre blanc se creuse, l’oubli du rêve qui perfore et lance.

Blanc sur blanc, les mains encore froides, et du silence plein les lèvres, la brume qui monte atteindra bientôt le soir que je n’en aurais pas fini d’oublier les images de la nuit ; on n’est pas innocent des crimes que la nuit fait pour nous.