Au lieu même du partage des eaux
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Articles
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Semprún | « Une espèce de fatigue de mort »
9 juillet 2011, par arnaud maïsetti -
le site, en mon absence
19 novembre 2010, par arnaud maïsettiVier Lieder op. 2 — "Schenk Mir Deinen Goldenen Kamm" (A. Schoenberg — au chant : Sandrine Piau)
« Ici a lieu l’avoir-lieu, lui-même sans lieu, sans espace réservé ni consacré pour sa présence, de la communauté : non dans une œuvre qui l’accomplirait, et encore moins dans elle-même en tant qu’oeuvre (Famille, Peuple, Eglise, Nation, Parti, Littérature, Philosophie), mais dans le désœuvrement et comme le désœuvrement de toutes ses œuvres. » Jean-Luc Nancy, La Communauté désœuvrée
Ces moments loin du (...) -
dans les espaces vides de la ville
13 juillet 2014, par arnaud maïsettiles espaces vides de la ville — dans les arènes, les cris montent, les animaux hurlent à la mort la mort qu’ils veulent donner sans savoir qu’ils chantent déjà la mort qu’on va leur donner, pour la gratuité du don, la beauté du geste, le sang, le cri du sang quand il va tomber ici, le sable étranglé sous les pas des combattants, les types partout autour qui continuent de pousser les hurlements depuis deux mille ans dans cette arène vide où ce jour de juillet, de pluie, de brume d’automne, je traverse (...)
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sillons
27 septembre 2010, par arnaud maïsettiCreep (Scala — reprise de Radiohead, 2007)
Sous les seins de la terre hideuse Dieu-la chienne s’est retirée, des seins de terre et d’eau gelée qui pourrissent sa langue creuse
Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes (’Avec moi dieu-le-chien’)
Traces qui dessinent une route (c’est le mouvement qui a dessiné le chemin, et non l’inverse) : mais aux sillons superposés, dans la même direction pourtant évidente, mille chemins, mille petites routes à l’écart insensible, mille possibilités de prendre la route — (...) -
2010 | Séance 3_Monologues
12 février 2010, par arnaud maïsettiMonologues, monologues intérieurs — récits de pensées et temps mental.
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tombe (mais ne chute pas)
18 juillet 2012, par arnaud maïsettiÀ fabriquer des phrases près de treize heures par jour, parfois plus, et déplacer en soi surtout ces masses immenses de vies accumulées pendant (je ne compte pas, si je devais compter je dirais, trois, puis je dirais, non, plus quatre, voire sept ans (jamais sept), alors, j’irai plus loin, depuis en fait, un soir d’automne de 1999, alors je ne compte pas), je crois que je ne suis pas fatigué, mais au-delà ; ce qu’on appelle peut-être le vif du nerfs, ou de la pensée.
J’ai pensé, ce jour, tout haut — (...) -
nouvelles du jusant
10 novembre 2010, par arnaud maïsettiRiptide (Laura Veirs, ’Carbon Glacier’, 2004)
Ors sui, et ordoiez doit aler en ordure : Ordement ai ouvré, ce set cil qui or dure Et qui toz jors durra : s’en aurai la mort dure. Maufez, com m’avez mors de mauvese morsure !
Rutebeuf, Le Miracle de Théophile
Aussi loin du bord que du large, sans aucune proximité avec rien, ainsi exsangue de mer jusqu’à cette soif et du bord et du large, contradictoire et permanente ; les bouées autour flottent sur la boue, cette vase humide et enfoncée de (...) -
silhouettes creusées à la surface de soi
6 novembre 2017, par arnaud maïsetti6 novembre 2017
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Thomas Bernhard | « claquer la porte derrière soi »
10 mars 2017, par arnaud maïsettiThomas Bernhard, Obernathal 1981
(extrait de Une vie, une œuvre (émission de Martin Quenehen), Juillet 2015) C’est toujours le dialogue avec mon frère qui n’existe pas, le dialogue avec ma mère qui n’existe pas ; c’est le dialogue avec mon père qui n’existe pas non plus ; et le dialogue avec le passé qui n’existe pas, qui n’existe plus, qui n’a jamais existé ; c’est le dialogue avec les grandes phrases qui n’existent pas ; c’est la conversation avec la nature qui n’existe pas ; le contact avec des (...) -
2011 | séance 1_
quelle voix, dans quel noir ?
27 janvier 2011, par arnaud maïsettiUne voix parvient à quelqu’un dans le noir. Imaginer
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2011 | création littéraire : projet
27 janvier 2011, par arnaud maïsettiCours L3 2011
le projet Eldoradio -
eschatologies (de la course à pied)
29 septembre 2011, par arnaud maïsettiOù vont ceux qui courent, en cercle, dans les parcs le soir avant leur fermeture ? Je me posais la question quand je les voyais tourner tourner. Ils voudraient semer quelque chose, je disais, et j’ajoutais, l’air sérieux, et pour rire : non, ils courent pour oublier la mort. Ceux qui m’accompagnent me contredisent toujours, avec ce ton de gentil reproche ; ils ont raison.
Tout à l’heure, revenir et revenir sur un texte que je voulais écrire ici : et impossible ; non pas que je savais ce que je (...) -
comme du commencement du monde à l’autre bout
9 janvier 2018, par arnaud maïsetti9 janvier 2018
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d’autres fauteuils (d’autres signes)
29 juillet 2012, par arnaud maïsettiDécidément. Ces derniers jours, il y a toujours une chaise, un fauteuil sur ma route. Quel signe ? Des heures à la table de travail ces mois, ne pas en bouger — se pencher, les heures ne durent pas avec la même vitesse. J’entends parler de l’été ; dehors, le ciel tourne lentement sur les vacances ; chaque jour est ici le même pourtant : j’en mesure l’avancée sur l’écran, la page qui avance, l’une après l’autre. C’est étrange, l’arrêt du temps sur ce temps arrêté dehors. La vacance de temps.
Puis, de temps (...) -
légendes de mes corps morts (ciel noir d’images)
24 janvier 2014, par arnaud maïsetti(Puisque ces jours sont impossibles, qu’à courir après eux je n’ai le temps d’arracher un peu de temps qu’en silence, entre deux trajets, et c’est seulement là, dans un bus, un train, une marche d’un bout à l’autre de la ville, que je peux écrire, intérieurement, les pages que je n’écrirai jamais sur des pages, mais ces pages je les porte en moi davantage peut-être que celles que j’ai écrites, alors je l’accepte.
Au temps j’arrache quelques images dont je rêve la légende, silencieuse, qu’ici je dépose pour (...) -
places de l’imaginaire (jamais nous ne travaillerons)
24 mai 2012, par arnaud maïsettiAux heures d’amertume, je m’imagine des boules de saphir, de métal. Je suis maître du silence. Pourquoi une apparence de soupirail blêmirait-elle au coin de la voûte ?`
Je m’imagine : moins que moi, le souffle coupé dans la main qui saigne de tout ce que je ne saurai pas être, et pourtant ; qui d’autre que moi posera son ombre sur mon ombre ; et ma main sur tout ton corps, pour dire : voilà où je suis, la position occupée dans le monde est celle que j’invente à mesure de mes mains, enlacés dans le (...) -
2010 | Séance 5_Récits de rêves
2 mars 2010, par arnaud maïsettirécits et lignes échappées : le rêve comme possible
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2010 | Séance 1_Commencements
27 janvier 2010, par arnaud maïsettiTravail sur les commencements - l’incipit, ouvertures, prises de parole.
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l’insulte faite au chien
2 mars 2015, par arnaud maïsettiSans doute il avait tout essayé : les imprécations silencieuses d’abord, puis les râleries à voix hautes, et très vite les appels et les cris, mais rien n’y fait ; alors le vendredi soir, frapper à la porte, au milieu de la nuit. Poussé dans ces dernières extrémités, il fallait bien faire quelque chose : c’est humain. Mais personne ne répond que le chien, et il n’y a pas de sonnette. Que faire ? Il faut comprendre cet homme.
De l’expression « impossible » pour qualifier un homme : « il est vraiment (...) -
le dessein des villes
26 octobre 2010, par arnaud maïsettiOther Towns and Cities (Camera Obscura, ’My Maudlin Career’ [2009])
Ce que je crois – sans pouvoir alléguer de suffisantes raisons à cette croyance – s’énoncerait donc ainsi : le péché qui fit (et défit) l’enfance dispose de tous les mots sauf d’un seul pour tenter de se dire. Mais, parce qu’il est un mot qui manque, l’absence mine la phrase. Et la phrase ne peut se développer que d’une manière oblique et allusive, élaborant lentement ses circonlocutions, gyrovaguant à l’infini autour de son point de (...)