Avec l’or du soir qui tombe, laisser retomber en soi la ville elle-même, et toute la poussière de ville qui se soulève une dernière fois pour se poser sur chaque chose dans le plus grand des silences au milieu des sirènes que la nuit fait tourner, sur elle-même – dernière heure du jour, comme si la ville une dernière fois cherchait à se voir, chant du cygne, de la lumière éclaboussée dans un dernier jet pour s’y chercher davantage, les secousses avant le repos – ; de tout cela, il n’y aura bientôt plus (...)
Accueil > Mots-clés > _Villes & Mondes > _Paris
_Paris
Articles
-
l’or du soir (dernier regard sur la ville)
30 août 2013, par arnaud maïsetti -
Paris dans Hanoi le soir
9 octobre 2017, par arnaud maïsettiPeut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ? Baudelaire, « Les fenêtres », Petits poèmes en prose, 1869.
Angel Olsen, « Windows », (Burn Your Fire for No Witness, 2014
Paris : en coup de vent, comme on dit. D’une ville à l’autre, je perds dix degrés et le mistral. Ici, c’est de nouveau les grandes rues larges, la noirceur rapide des choses, les cafés (...) -
le long couloir du jour
1er mai 2011, par arnaud maïsettiMemory lane (Elliott Smith ’From a Basement on a Hill’ 2004)
Et pourtant, et pourtant J’étais triste comme un enfant. Les rythmes du train La « moëlle chemin-de-fer » des psychiatres américains Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés Le ferlin d’or de mon avenir Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté L’épatante présence de Jeanne L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et qui me regardait en (...) -
La Ville écrite | heureux qui comme
1er août 2017, par arnaud maïsettià chaque pas
-
le Point du Jour
5 avril 2013, par arnaud maïsetti9 images du point, du jour (en pleine nuit)
avril 13 -
Village des Batignolles
_Sarah Cillaire
6 mai 2011, par arnaud maïsettiAu moins cette eau du puits glacée, bois-la : le ficus vit encore. La façade a été ravalée. Les jeux du square de nouveau en travaux : en 1998, le nouveau revêtement de sol, à l’aspect d’écorce, sur lequel rebondir en marchant. Tu brunches à vingt euros. Les bureaux de tabac tenus par des Asiatiques. Trois enfants sont nés. Dix mille le mètre carré. Le mec du manège, ses converses, devenu bossu. Les jours de brocante où il pleut. Mon Franprix est ouvert le dimanche matin, on n’y trouve presque plus de (...)
-
Personnages #2 | dans le métro
1er août 2017, par arnaud maïsetticomment rendre la promiscuité, l’impossible durée, l’ensemble composite des perceptions
-
Écosystème numérique | écrire avec et dedans
19 avril 2017, par arnaud maïsetticarnets numériques
-
La Ville écrite | ce qu’il reste d’Éden (rue des frigos)
17 octobre 2011, par arnaud maïsettiL’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous,
-
VIDÉO | De ce côté du ciel
13 janvier 2017, par arnaud maïsettile départ gare de Lyon
-
Paris, le froid et l’exil
26 novembre 2015, par arnaud maïsettiC’est le froid soudain. L’entrée dans une saison qu’on sait déjà infinie, celle de la nuit dès cinq heures, des manteaux lourds, de la neige bientôt et des cafés brûlants, de la guerre et des raisons qu’on nous trouvera pour l’accepter, du cadavre du premier homme tombé dehors dans la rue, de l’annonce à la radio du premier mort de froid, de son nom qui restera inconnu, c’est la ville quand elle rentre chez elle et qu’elle allume les lumières dans son ventre, et que le dernier ferme la porte, c’est la (...)
-
quelques lignes sur la croyance du temps
2 juillet 2014, par arnaud maïsettiLe jour s’organise selon des droites nombreuses qui se coupent, se chevauchent, s’oublient et s’interrompent, reprennent parfois plus loin leurs courses ; droites en travers desquelles je vais ou que j’enjambe, ou contre lesquels je ploie de tout mon corps, et contre lesquelles, oui, je finis fatalement par m’allonger, lentement.
Hier soudain les urgences qui s’apaisent, des courses contre la montre perdues chaque jour ont cessé — dans ces délais à tenir, ces tâches à accomplir avant expiration du (...) -
le feulement des coyotes dans Châtelet - Les Halles
13 juin 2017, par arnaud maïsetti13 juin 2017
-
Tablettes où les livres sont rangés : BNF
19 mars 2011, par arnaud maïsetti26 photographies de la BNF
mars 11 -
Les villes qui n’existent pas | Paris, rue Beauregard
28 décembre 2018, par arnaud maïsettisous la ville, la ville
-
Aubes | II. (Victor avait pris par le sud)
26 février 2014, par arnaud maïsettideuxième chapitre
-
vitesse et précipitation
21 septembre 2011, par arnaud maïsettiAprès deux mois, je retrouve ce train à même place, monde dehors à même vitesse, mais paysage intérieur méconnaissable : ce qui a changé, impossible de le dire. La distance est la même mais pour rejoindre, impression d’en faire davantage ; le soleil est plus lent aussi. La vitre est sale ; derrière elle, le jour se lève malgré tout, par habitude sans doute : je le vois bien.
Lorsque je prends note sur l’écran de tout ce jeu en moi entre ce monde coulissé à main gauche, les livres à droite sur la table, (...) -
anyone
14 février 2011, par arnaud maïsettiAnyone and Everyone (Lhasa De Sela, ’Lhasa’, 2009)
Kafka nous parle d’un vieux marchand qui ne se soulevait plus qu’en rassemblant toutes ses forces. C’est la nuit. « Diable, crie-t-il, sauve-moi de l’environnement des ténèbres. » On frappe sourdement à la porte. « Vous, tout le dehors, entrez, entrez ! »
L’écrivain d’aujourd’hui, ce vieux marchand sans forces, jadis l’homme des échanges et du commerce heureux, est celui qui, pour se délivrer de la nuit, ne peut en appeler qu’à la nuit. Chose (...) -
José Corti | l’esprit des lieux
26 décembre 2016, par arnaud maïsettifermer une librairie, vider les lieux
-
entr’ouvert
11 février 2011, par arnaud maïsettiA Wolf At The Door (Radiohead, ’Hail To The Theif’, 2003) Je dévie. Le bon chemin passe par un fil qui n’est cependant pas tendu en hauteur mais ras du sol. ll semble plus destiné à faire trébucher qu’à être emprunté.
Franz Kafka (Journal, Cahier G., 19 octobre 1917)
Longtemps qu’au proverbe vieilli et de bon sens, celui qui veut qu’une porte soit ouverte ou fermée, j’oppose les aberrations intimes qui le démente : tout ce mouvement des choses autour de moi cette semaine (sans doute la suivante aussi) (...)