1er novembre
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_villes
Articles
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vision du corps de Baudouin IV le Lépreux
1er novembre 2019, par arnaud maïsetti -
vies de la Sibylle de Panzoust
6 septembre 2010, par arnaud maïsettiRed Dawn Rising (Birdy Nam Nam, ’Manual for Successful Rioting’, 2009) Entendez ma conception : On m’a dict que à Panzoust près le Croulay, est une Sibylle tresinsigne, laquelle praedict toutes choses futures : prenez Epistemon de compaignie, & vous transportez devers elle, & oyez de ce que vous dira. François Rabelais, Le Tiers-Livre Traque le matin quand il se dérobe ; pas de petit profit, on prendra ce qu’il faut — éventrer le moment où le jour décline (tâcher de trouver le ventre de (...)
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vue imprenable
19 août 2010, par arnaud maïsettiblocs restreints, lacunaires, épars dans l’étendue de la voix qui les incorpore — et, de vide en vide, attisant leur mobilité, leur ajournement — la lame de l’abîme qui l’authentique en la chassant…
J. Dupin The Turn (A Pagan Lament) (Fredo Viola — ’The Turn’ 2009) La ville, c’était Gordes, elle est posée en bascule sur la montagne, les gens s’y pressent en été pour voir le vide dessous ; s’il y a trop de monde, on peut la voir se pencher davantage, presque tomber (dans la chute, on sortirait les appareils (...) -
soir à montorgueil
6 juillet 2010, par arnaud maïsettiMarion Barfs (Clint Mansell) Les mots de ceux qu’on frôle dans le noir alors qu’on marche sûr de soi et de sa direction, et en face, eux aussi ; alors on se croise comme on avancerait chacun dans un couloir différent, et les conversations qu’on saisit à la volée, au passage, quand on est à hauteur et qu’on entend : il n’est pas mort de ça
-- , ceux-là qu’on ne croisera plus jamais, c’est en bas de Montorgueil (le soir de la lecture), allée Breton dans les Halles, à l’ombre de Saint-Eustache, on a du Clint (...) -
solstice intérieur
22 décembre 2011, par arnaud maïsettiToi que la nuit constellée enfante en s’éteignant,
Au jour le plus court, moi terrassé de la ville, jette un dernier regard au dernier jour éclairé en moi du temps passé à l’épuiser – toujours au solstice d’hiver cette sensation en moi : rétraction de toutes choses au dedans du corps qui signe la concentration extrême du temps : chaque seconde éprouvée en son entier, oh si rare cette sensation, et de douleur, l’épuisement du temps, briser le sablier découlé accéléré comme si la peau était une main tendue (...) -
tour du cadran
11 mai 2010, par arnaud maïsetti3h53 | dix minutes avant l’heure réglée sur le réveil, sortie d’apnée. Dans le rêve : cathédrale intérieure effondrée sur le ciel — et la peur sur tout le corps. 4h31 | remonter la ville de pierre totalement déserte et noire ; plus noire encore que les trottoirs mouillés. 5h12 | départ de la gare saint-jean toute verrière éteinte : à peine assis, écran ouvert sur les yeux ; à ma gauche, il n’y a personne, alors je note le rêve de la nuit à la dictée. Suis dans le sens inverse de la marche du monde au-dehors : (...)
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toujours là
23 septembre 2011, par arnaud maïsettiLe monde entier est toujours là quand je vais, par là, ici et que j’entends ce grondement des rues en moi : la vie pleine qui recommence à aller plus loin : où je suis pour ne pas être rattrapé.
Tout le jour, rester à la table de travail, et coudre et coudre, et le fer chaud, et le métier remis cent fois, et les ratures à même les yeux, et les ongles mangés de creuser cette terre devant moi impossible que je rejoins tout de même, à force d’impossible.
Mais c’est une fois par jour au moins, le dehors ; (...) -
perspectives
21 juillet 2010, par arnaud maïsettiKeep the Streets Empty For Me (Fever Ray — ’Fever Ray’, 2009)
Memory comes when memory’s old / I am never the first to know Following this stream up north / where do people like us float ? Sur le trottoir, les perspectives m’apparaissent restreintes : l’avenir est une possibilité ni plus ni moins désirable qu’autre chose.
Les vitrines sont fermées, les cafés remplis ; la pluie cette après-midi n’a pas suffi. Et le travail sur la table qui m’attend — les livres fermés, les fenêtres ouvertes.
Les (...) -
reflections
26 mai 2010, par arnaud maïsettiReflections (Thelonious Monk, "Thelonious Alone in San Francisco") On marcherait sur les reflets de la ville dont on brouillerait l’écume, ville qu’on piétinerait en même temps que notre visage — il n’y a pas de honte. On dessinerait avec tout notre poids les rides et les creux qui disent l’âge mieux que les années —
et on y mêlerait, en fredonnant un vieil air de jazz sans mélodie, des crachats d’enfant dans l’illusion reflétée du ciel auquel on ne croit pas une seconde, et dont on échangerait pour le (...) -
sur les parois de mon ombre
8 décembre 2011, par arnaud maïsettiUne grande jetée de lumière sur toute la route d’Opéra jusqu’au Batignolles recommence à écrire en moi la possibilité de la lumière, de la route et de l’écriture – oui, la route quand elle n’obéit à aucune direction que moi-même marchant, traversant la profondeur des choses, l’intuition vive de la vitesse, l’angle de rue pris soudain dans sa violence peut-être, mais sans aucun reniement, l’évidence surtout imposée comme avant de tomber le saut, celui qui renoue, à quoi, à quelle origine posée devant moi ; la (...)
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tendresses du bourreau
18 mai 2011, par arnaud maïsettiShadow Blues (Laura Veirs, ’Carbon Glacier’ 2004)
There’s a shadow beneath the sea There’s a shadow between you and me
Prends ma main camarade, j’aurai besoin de toi Et les tueurs de merveilleux courent toujours Arrêtez-les ! Arrêtez-les !
On voudrait discuter, il nous manque un relais, un maillon de la chaîne, ou une catapulte…
Invention ! Invention ! On invente un trésor et pas un dépotoir ; encore que dans l’ordure poussent des #fleurs sacrées…
Bertrand Cantat Nous n’avons que fuir (p. 48) (...) -
ville après usage
17 août 2010, par arnaud maïsettiAssis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair. Cependant mon coeur bat.
Lautréamont The Trees (Max Richter — ’The Blue Notebooks’ 2004) Étrange de marcher dans une ville qu’on a lue si souvent — ici ou là. Là aussi. Le souvenir inventerait presque à chaque pas la rue (...) -
sans être là
30 novembre 2018, par arnaud maïsetti30 novembre 2018
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une image de la fin
14 juillet 2010, par arnaud maïsettiEn passant devant un immeuble de verre, je suis pris de douleur : un mal au cœur violent comme un dégoût du reflet qui déforme en le produisant le monde en son abîme. En progressant plus péniblement, courbé en deux contre le vent, je remarque une tache, à droite, qui avance, et coulisse le long des vitres à mesure que je m’approche.
Quand je traverse, elle me fait face, et s’immobilise à un mètre de moi : elle tend la main quand je pose la mienne sur elle, et le reflet qui se dessine, flou, creusé, (...) -
recommencer le jour
16 août 2010, par arnaud maïsettiLe haut étang fume continuellement. Quelles sorcières va se dresser sur le couchant blanc ? Quelles violettes frondaisons vont descendre ? A. R Dawn (The Cinematic Orchestra — ’Man With A Movie Camera’, 2003) Reprendre en l’état — non ; mais retrouver la table et les livres, et les chantiers ouverts (la route que la ville construit, à deux pas d’ici, est un terrain vague défoncé, je l’ai vu à mon arrivée hier ; je prendrai des photos tout à l’heure).
N’avoir pas touché une ligne (en avoir oublié le goût (...) -
théorème d’Archimède (propositions)
20 décembre 2009, par arnaud maïsettiDepuis peu, c’est le froid au visage qu’on éprouve au dehors dans la grande aspiration des rues contre soi : le froid qui secoue le corps depuis le crâne jusqu’aux doigts, qui fait trembler chaque pas ; le froid qui arrête et qui en même temps fait marcher plus vite — on entre dans la ville comme un corps plongé dans l’eau ; on est redressé au-dedans de soi par plus fort que son propre poids.
« Tout corps plongé dans un fluide au repos, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface libre, (...) -
perspectives d’arraisonnement du réel
18 septembre 2010, par arnaud maïsettiBig moon (Syd Matters, ’Ghost days’, 2008)
La lune était en son plein, le ciel était découvert, et neuf heures du soir étaient sonnées lorsque nous revenions d’une maison proche de Paris, quatre de mes amis et moi. Les diverses pensées que nous donna la vue de cette boule de safran nous défrayèrent sur le chemin. Les yeux noyés dans ce grand astre, tantôt l’un le prenait pour une lucarne du ciel par où l’on entrevoyait la gloire des bienheureux ; tantôt l’autre protestait que c’était la platine où Diane (...) -
pas de témoin pour cette nuit
10 juillet 2010, par arnaud maïsettiSoft Black Stars (Antony & The Johnsons, ’I Fell in Love With a Dead Boy (EP)’, 2001)
Let them trace the raindrops under soft black stars Let them follow whispers and scare away the night De la vitesse d’exposition des corps — de la grandeur des pupilles sur l’horreur — de la profondeur des plaies quand on les élargit pour en vérifier la présence — de la largeur des entailles sur le rêve, au matin, quand on l’écrit — du nombre de chiens errants morts à Bagdad ce mois — de la souillure, des rues (...) -
Images | villes intérieures
25 mai 2010, par arnaud maïsetti10 photographies — architectures souterraines
printemps 10 -
anticipation #45 | Les maisons empêchent de voir la ville
8 janvier 2011, par arnaud maïsettiLes maisons empêchent de voir la ville. C’est un vieux proverbe. Personne aujourd’hui pour s’en souvenir. Personne qui sache encore le sens de la phrase. Et personne non plus pour essayer de voir la ville, de ne trouver que des maisons, et de dire : les maisons empêchent de voir la ville.
Bien sûr on sait encore les lieux, les chemins qui y mènent sont encore visibles. Bien sûr, il y a dans les livres, des pages entières sur ces villes, mais c’est justement celles qu’on passe rapidement pour (...)