Allons ! La marche, le fardeau, le désert, l’ennui et la colère.
Rimb. Une Saison en enfer
Oui, allons, marcher sur les mots de la ville comme des armées marchent sur une ville, et comme moi je m’arrête un peu, là, sur cet endroit de la page où je m’effondre ; non, ce soir, je n’irai pas plus loin : ce soir, je m’arrête sur la liste des prières de l’Islam, comme c’est étrange (et essentiel, évidemment) : je rêve sur leur nom moi aussi, mais je ne comprends pas le sens de cette Liturgie ; demain, (...)
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_solitudes
Articles
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imagine (marcher, la nuit roule dans mes yeux)
11 juillet 2012, par arnaud maïsetti -
sarcophage (que l’on referme)
12 septembre 2012, par arnaud maïsettijour après jour, après jour, le chantier accomplit sa fin, on commence seulement à voir à quel immeuble il ressemblera jusqu’à sa destruction.
ils ont posé les vitres, la semaine dernière, ou hier, et encore aujourd’hui, comme sur un tombeau, mais pour qu’on puisse voir à travers : comme pour un tombeau pourtant.
une vitre après l’autre, j’imagine le travail, à bout de bras, montés sur les épaules des autres, j’imagine, la pesanteur (et j’imagine aussi : le bruit que cela ferait, si on lâche une seule (...) -
possibilités du théâtre
22 janvier 2010, par arnaud maïsettiSans un élément de cruauté à la base de tout spectacle, le théâtre n’est pas possible.
Antonin Artaud
Travées vides, rangées renversées au passage du regard, plateau abandonné à la pesanteur, poursuites traînées sur un bord du décor arbitraire, sans relief, accessoires éparpillés, costumes déchirés, d’une autre époque, d’un autre rôle pour une autre pièce.
Ma mémoire ressemble à un projet flamboyant et comme laissé en l’état.
Je passe devant lui sans rien toucher de peur qu’en déplaçant un objet tout (...) -
signes et analogies (démons)
29 juin 2010, par arnaud maïsetti(
Sur la place Camille Julian, il y a cette vieille femme qui arrache, sans émotion — je veux dire sans joie et sans colère — l’une après l’autre, avec ses ongles, geste consciencieux, les affiches sur ce panneau : concerts, réunions publiques, associations.
Tous les jours depuis une semaine — où je viens là lire L’Obélisque noir — je la vois, de loin, avancer d’un bon pas jusque ici, à deux mètres de moi, arracher, simplement arracher ; et repartir.
Ce matin, je l’attends pour la première fois — les (...) -
instamment, les guérisons (et la vie en dépeupleur)
8 avril 2012, par arnaud maïsettiElle, assise au milieu de cinq ou six autres, les uns à côté des autres, attendent, et l’un après l’autre, on dit leur nom, ils se lèvent, s’éloignent (depuis combien de temps ne suis-je pas allé chez le médecin ?). Elle est la seule à parler, je la vois bien, de là où je suis, qu’elle dit les mots qu’il faut, qui sous l’anodin dévoile la blessure la plus inavouable, celle qu’elle vient exposer parce qu’elle est là maintenant, au milieu des autres. La vie est un dépeupleur et la salle se vide. La salle (...)
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à peine (réveillé)
22 février 2010, par arnaud maïsettiJournée passée à la regarder passer : à ma gauche, ma table de travail est encombrée de livres qui arrêtent la pensée plus qu’ils ne la produisent ; à ma droite, l’appareil photo qui ne délivre pas.
Devant moi, j’ai bien l’écran ouvert, les courriers et le bruit du monde — ça ne suffit pas. Alors, je m’entoure de musique pour ne pas tomber dans le silence, pas trop.
Mais c’est sans doute d’être malade depuis trois jours, de ne pas dormir la nuit et de traverser le jour à peine réveillé que je laisse tout, (...) -
la crevasse dans le glacier
9 mai 2020, par arnaud maïsetti9 mai 2020
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[Tondi] | drame à stations
25 juin 2011, par arnaud maïsettiC’est peut-être le dernier endroit du monde
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un rêve #130 | les évasions
14 avril 2010, par arnaud maïsettiUn rêve : je ne cesse de m’évader d’une prison, mais à un moment ou à un autre, je suis rattrapé — et tout recommence.
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à présent, comment serait-ce possible ?
13 mai 2021, par arnaud maïsetti13 mai 2021
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en attendant, ne rien attendre
4 septembre 2016, par arnaud maïsettiBob Dylan, ’Can’t Wait’ (Time Out of Mind, 1997) Le langage n’est pas la vie, il donne des ordres à la vie ; la vie ne parle pas, elle écoute et attend.
Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille Plateaux, p. 95-96. À la recherche des signes, on perd souvent sa propre trace. J’aurai tant aimé la ville et je m’en éloigne, de plus en plus : pour mieux (me dis-je et me console) en retrouver la violence, la déchirure, la beauté terrible et nécessaire. La ville est comme sa terre : on ne peut l’éprouver qu’en (...) -
La Ville écrite | improbable
11 juin 2012, par arnaud maïsetticaresses
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La Ville écrite | vitesse des mots
12 mai 2011, par arnaud maïsettiQuel instrument de mesure pour la vitesse des mots ?
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2011 | séance 2_
nous n’avons fait que fuir
3 février 2011, par arnaud maïsettiNous n’avons fait que fuir — nous cogner dans les angles
La voix dite
Lors, du premier cours, avoir pris acte de ce que l’expression prise de parole recouvre, impose, exige : essayer sa langue le plus directement et le plus absolument lâché, sans artifice de fiction, sans appui extérieur — travailler de l’intérieur de la langue, sans prétexte, sans forme a priori de la connaissance. Seulement, simplement, et absolument : la voix dite, prononcée, lâchée, ou pour mieux dire, proférée.
Vers de (...) -
un monde à l’ancre
23 mars 2020, par arnaud maïsettiEn 1880 et quelques, un docteur français du nom de Yersin, qui travaille sur des cadavres d’Indo-Chinois morts de la peste, isole un de ces têtards au crâne arrondi, et à la queue courte, qu’on ne décèle qu’au microscope et il appelle cela le microbe de la peste. Ce n’est là à mes yeux qu’un élément matériel plus petit, infiniment plus petit, qui apparaît à un moment quelconque du développement du virus, mais cela ne m’explique en rien la peste. […] De tout ceci ressort la physionomie spirituelle d’un mal (...)
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dans la matière réfractaire que je suis
8 mai 2020, par arnaud maïsetti8 mai 2020
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passe à travers les larmes
13 octobre 2018, par arnaud maïsetti13 octobre 2018
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Théâtre | Les tombeaux sont appelés des solitudes, le texte
1er avril 2015, par arnaud maïsettiPourquoi avoir peur
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La Ville écrite | personne — dommage
8 novembre 2012, par arnaud maïsetti16h45 à chaque instant
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La Ville écrite | il faut se plaindre
3 juin 2019, par arnaud maïsettiEst-ce contre un homme que se porte ma plainte ?