Il y a beaucoup de mer. Phrase de marin pour dire (je ne sais pas vraiment, j’imagine : une mer formée, avec des creux, des trous, des murs d’eaux soudain qui viennent s’abattre comme des oiseaux morts, des corps de plein désir) — et chaque matin, c’est cette phrase qui me vient pour dire (je ne sais pas vraiment, il y a tant de ciel, comme dire que)
Pour aller vers la ville, et en sortir, passage obligé par la Rotonde — en faire le tour comme d’une centrifugeuse : mais au lieu de prendre de la (...)
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_désir demeuré désir
Articles
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le centre vide de la ville (il y a beaucoup de ciel)
14 novembre 2013, par arnaud maïsetti -
la colère et la tendresse
28 octobre 2011, par arnaud maïsettiDerrière la vitre — mais qui est derrière la vitre : moi ; ou tout cela qui vit de l’autre côté, dans sa lumière – passent des présences affolées : je me retourne, ce n’était rien. Seulement des fantômes de ma présence passée ici, à cette même place, dans ces mêmes heures, qui disent
quelle beauté, oui, les couples en pleurs au milieu des trottoirs, les motos renversés, au matin, les ponts qui montent et descendent
Quand je reviens là, j’y suis encore par dizaines. Mes corps du passé demeurent là. Non pas (...) -
home
8 octobre 2010, par arnaud maïsettiThat Home (Cinematic Orchestra, ’Ma fleur’, 2007)
« Derrière les vitres, l’après-midi flamboyait et de loin en loin un vautour planait paresseusement dans le ciel aveuglant. Ils croisaient des routes de traverse rouges et désertes, creusées de fondrières d’un rouge plus sombre, et de vieilles baraques délabrées perdues dans la solitude des champs de coton. » Carson Mc Cullers, Frankie Adams
HABITER (a-bi-té) v. a.
1° Occuper comme demeure. Tant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, (...) -
l’histoire d’un jour
15 avril 2019, par arnaud maïsetti15 avril 2019
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le dernier jour de l’année : blasphèmes
21 juin 2010, par arnaud maïsettiThis Bitter Earth / On The Nature Of Daylight (Dinah Washington ; Max Richter "Shutter Island, BO" 2009)
And if my life is like the dust oh that hides the glow of a rose Arracher avec les dents (les incisives, les plus taillées à la morsure), sur la peau de la nuque offerte la pulpe du dernier jour : de la dernière minute du dernier jour : non pas seulement de ce jour-là, mais avec lui, comme avec la première goutte de sang giclé coule tout le sang du corps en dehors, c’est tous les jours (...) -
Ce qu’au théâtre on nomme lumières noires
23 mars 2011, par arnaud maïsettiSoft Black Stars (Antony & The Johnsons, ’I Fell in Love With a Dead Boy (EP), 2001)
Tout dans le décor me rappelle l’écriture, et tout dans l’équilibre me permet de croire — au cœur le plus dense de la mort — à une pérennité de la lumière.
n.
La lumière, on ne la voit que si des corps lui font écran : là seulement pourront naître des ombres qui laisseront voir autour d’eux de la lumière découpée dans les formes qui fabriqueront, pour nous qui sauront les voir, des gestes et leurs désirs. C’est ce que (...) -
anticipation #48 | rejoindre (le pont)
14 avril 2011, par arnaud maïsettiC’était rejoindre qu’il fallait, rejoindre coûte que coûte — peu importait le reste : le reste, on le laissait dans le vide qu’on enjambait, sans un regard. Rejoindre, il ne fallait pas davantage que ce mot. Quel pays, quelle terre de quel lointain ? Rejoindre suffisait ; on ne demandait rien de plus.
De grands mouvements soudain sur tout le continent : c’étaient quelques voitures d’abord, puis des centaines. On s’était passé le mot si vite — et le mot, c’était seulement : rejoindre, on part (...) -
François Truffaut | Les mains douces
15 avril 2019, par arnaud maïsettiLentement
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Louis Aragon | « Voilà ma vie »
2 novembre 2011, par arnaud maïsettiIl ne pleut pas Le vent s’est tu La nuit profonde
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Réservé à l’affichage électoral | astres morts
18 juin 2017, par arnaud maïsettiNos ombres mortes de la veille
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La Ville écrite | rien
7 mars 2019, par arnaud maïsettice qui s’appelle rien
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Hong Sang-Soo | Grass (풀잎들)
11 janvier 2019, par arnaud maïsettiLa vie pousse par le milieu
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la ville n’est pas loin (sur les lèvres, les cavatines)
29 septembre 2013, par arnaud maïsettiVoilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon D’azur sombre, encadré d’une petite branche, Au cœur de la ville vraiment. Nouveau manteau pour l’hiver (ai appris seulement hier que c’était dans l’automne qu’on était – peut-être d’avoir basculé sans le savoir m’en préserve ; je le crois.) Nouvelles chaussures aussi – c’est par des stratagèmes comme cela qu’on renouvelle le temps, ou via ces talismans qu’on le traverse ; peut-être est-ce d’avoir marché tard (plus d’un an ?), je ne finis pas d’apprendre à marcher (je (...)
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l’instant d’après
14 mai 2010, par arnaud maïsettiAprès toi, JP Nataf (issu de l’album Clair, enregistrement live et acoustique "Rolling Chat Session", 2010)
le temps me laisse passer je lui dis après toi Je mesurerais bien mon âge à la taille de mon ombre, mais il paraît que c’est fonction du soleil si je. Et fonction aussi de l’angle de mon corps en travers — et pourtant. Je mesurerais bien mon étendue ici par la trace que je pourrais dessiner provisoirement en recouvrant de mon ombre un peu d’herbe et quelques cailloux.
J’allongerais les (...) -
les aubes pas encore mortes
1er janvier 2019, par arnaud maïsetti1er janvier 2019
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a mari usque ad mare (la reliance)
28 janvier 2014, par arnaud maïsettiElle était entièrement nue. Couchée sur le ventre, recouverte de quels rêves ? Le ciel, je sais comment le regarder, d’un seul coup et chercher le soleil pour le contre-jour, l’éblouissement semble ce miracle : ce qui permet de voir est ce qui aveugle, alors je ne reste pas longtemps les yeux plongés dans le soleil ; assez pour éprouver ce moment juste avant la douleur, et m’éloigner. Mais la mer ?
À cette distance la mer est à la fois tout le temps là, c’est le vent ; et si lointaine — la montagne (...) -
l’absence à l’histoire
23 février 2011, par arnaud maïsettiThe Greatest (Cat Power & Van Morrison [Live in Athens])
Comment se fait-il que, même dans l’immobilité la plus close, l’instant finisse par déboucher sur un autre instant et le temps, par passer, en sorte que l’absence à l’histoire soit elle-même toute une histoire ?
Claude- Louis-Combet (Blanc, 1980)
Rue étroite. Qui habiterait là ? Plus loin, il y a bien la rue de Bizerte : c’est un lieu possible où mourir. Et en haut, Nollet ; c’est un endroit où boire jusqu’à ne plus marcher. Mais ici, entre (...) -
lève la tête
13 novembre 2011, par arnaud maïsettiAu Cap – fin du continent ; derrière moi, les anciens parapets : la Grande Russie, et le reste : je tourne le dos au Transsibérien, et derrière encore, l’Asie, les Montagnes, la Muraille de Chine qui n’arrête rien. Je tourne le dos à tout cela. Ici, je fais face : prochaines stations New York, Montréal, Duluth, Managua ; mais le train à cette heure bloqué ici pour cette vie qui vient mourir jusqu’au pied des vagues, échouées.
Longtemps, devant la mer, c’était la forme des vagues, la morsure sur le (...) -
pleure la ville
29 octobre 2011, par arnaud maïsettià celle qui pleure cette Ville qui ne s’arrête jamais, pauvre brisé bat le pavé encore ivre de son sort
à celle qui dit je pleure
à celui qui pleure la veille de la nuit veillée comme une amante, une sœur de charité, une mélodie tremblée à la bougie sous l’orage
pleure la ville quand je suis seul qui reste à la veiller, et que sa respiration ne suffit pas, ne suffit jamais
pleure avec la ville cette manière qu’elle a de disparaître dans la nuit, ainsi
pleure la ville comme une immense brasse coulée et (...) -
les cheveux flagellés par le vent des tempêtes (la rage, la noirceur, et les visions premières)
15 mars 2012, par arnaud maïsettiEt, quand je rôde autour des habitations des hommes, pendant les nuits orageuses, les yeux ardents, les cheveux flagellés par le vent des tempêtes, isolé comme une pierre au milieu du chemin, je
Les nuits sont comme des morceaux d’étoffe où je m’enveloppe lentement : mais ce soir, pour le premier soir de l’année, pas besoin de manteau en plus, la nuit suffit, on sort dans la douceur, je marche sans sentir le dehors sur ma peau et ma chemise flotte sur moi sans me toucher vraiment ; je regarde. Ce (...)