Être seul comme l’enfant est seul
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_douleurs
Articles
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Reiner Maria Rilke | « La Grande Solitude intérieure »
31 août 2012 -
chercher une prise
18 août 2010, par arnaud maïsettiPar rapport à nous, l’imagination place le monde futur soit en hauteur, soit en profondeur, ou bien dans la métempsychose. Nous rêvons de voyages à travers l’univers, mais l’univers n’est-il pas en nous ? Nous ne connaissons pas les profondeurs de notre esprit. –
Novalis Forests and Sands (Camera Obscura — ’My Maudlin Career’ 2009) Dans le rêve de cette nuit, si imprécis, si rapide, il y avait des guerres d’enfant, des coups portés sur des murs, des peurs sans objets, immenses, des joies brèves qui (...) -
L’organisation échouée du monde
4 novembre 2010, par arnaud maïsettique ça ne fonctionne pas, le monde
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un rêve #528 | escaliers
22 juillet 2010, par arnaud maïsettiUn rêve : je monte un escalier comme on le descend, impression de m’enfoncer
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ligne 13, adresses
3 février 2010, par arnaud maïsettila souffrance, (il s’arrête avant de reprendre) je veux dire bien sûr la seule valable, la seule justifiée, celle qui avale toutes les sensations du corps, qui me fait avoir un corps et non plus être celui-ci, c’est chaque fois que je croise le premier visage le matin, et que je vois dans ses yeux que ma présence ne suffit pas à effacer de son visage ce qui une seconde avant constituait mon absence.
la vie possible, (il souffle et lâche d’un seul tenant), le seul monde acceptable, celui qui, dans la (...) -
derrière la cloison
24 avril 2010, par arnaud maïsettiIl est minuit vingt-et-une et comme je veux noter le jour passé (ou traversé), j’entends derrière la cloison les sanglots de la voisine, du voisin ; comment reconnaître un sanglot d’un autre.
Duras dit quelque part qu’il n’y a rien de plus bouleversant : entendre quelqu’un pleurer sans savoir la cause ; et rester de l’autre côté de cette paroi ; solitude terrifiante de l’autre éprouvée par soi : solitude de soi pour l’autre.
De part et d’autre de la journée précisément, j’ai le sentiment que cette (...) -
soir à montorgueil
6 juillet 2010, par arnaud maïsettiMarion Barfs (Clint Mansell) Les mots de ceux qu’on frôle dans le noir alors qu’on marche sûr de soi et de sa direction, et en face, eux aussi ; alors on se croise comme on avancerait chacun dans un couloir différent, et les conversations qu’on saisit à la volée, au passage, quand on est à hauteur et qu’on entend : il n’est pas mort de ça
-- , ceux-là qu’on ne croisera plus jamais, c’est en bas de Montorgueil (le soir de la lecture), allée Breton dans les Halles, à l’ombre de Saint-Eustache, on a du Clint (...) -
sur le fil, bras tendus
25 décembre 2009, par arnaud maïsettiFranchir sans regard pour le vide qui se déplace à chaque pas sous le corps, un jour après l’autre, tendre les bras comme un funambule, mais c’est de marcher que je m’endors, alors je vais ; et un pas dans le vide retarde le vide encore : je n’ai pas peur.
Il fait grand ciel bleu aujourd’hui, et les nuages d’hier, où sont-ils ? Dans le rêve d’hier, c’étaient, sur de grands paysages, des nuages qui sortaient du sol et qui prenaient la place de la surface du monde. Je marche sur des reliefs transitoires, (...) -
dans son apothéose
1er septembre 2010, par arnaud maïsettiObscurément, dans les flancs du monstre, vous avez compris que chacun de nous doit tendre à cela : tâcher d’apparaître à soi-même dans son apothéose. C’est en toi-même enfin que durant quelques minutes le spectacle te change. Ton bref tombeau nous illumine. À la fois tu y es enfermé et ton image ne cesse de s’en échapper. La merveille serait que vous ayez le pouvoir de vous fixer là, à la fois sur la piste et au ciel, sous forme de constellation. Ce privilège est réservé à peu de héros. Mais, dix secondes (...)
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contre-histoire
14 février 2010, par arnaud maïsettiRien n’est à toi, dit la chanson que j’écoute, volume au plus haut pour qu’aucune note ne m’échappe, ni le souffle de l’air autour, et les silences qui font tenir haut la voix du type qui crache ses mots comme si ne pas les dire ferait s’effondrer le monde ; et comme je suis là, dans la pièce chaude, entouré de cela, la nécessité de l’histoire ce soir, l’urgence de la prolonger.
Rien n’est à toi, c’est juste l’histoire du monde ; aux salariés de cette usine, disent les informations, on envoie une lettre (...) -
la ville est un sas (et la lumière)
8 septembre 2012, par arnaud maïsettiEntre le bureau et le bureau, la ville est ce sas. Tous les matins, vers 9h, puis le soir, quand le soleil tombe, il est 19h, être seulement dehors celui qui croit qu’il n’est plus dedans. On a comme cela, de ces ruses. Pour tromper qui ? Quand je me retournerai sur ces mois (cela finira bien par arriver), il me restera peut-être ces marches par dessus tout, quand il s’agit de faire le vide : en fait, le vide se fait tout seul. Même plus besoin de musique. Sortir dans le vide de soi. Voir (...)
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Saint-Thomas
5 avril 2010, par arnaud maïsettiDes murs, je traque les visages, les peaux mortes, les mouvements de sédimentation des villes — les expressions possibles d’une durée arrêtée ; et plus loin, emmenée.
Comme des entrailles, ces murs ouverts : j’ai le geste de Thomas — fouiller la plaie avec mes doigts, toucher la preuve de la vie après la mort : vérifier, de mes yeux vérifier : demeures saignantes des projets arrêtés.
Murs aux multiples épaisseurs : de la peau rongée jusqu’aux nerfs, grattée à l’os quand la douleur est trop forte pour (...) -
foules
10 mars 2010, par arnaud maïsettiLes soirs de matchs, dans la ville, c’est le même grouillement : on voit des rangées de cars de police, des chiens, des foules emportées par le même pas vers le stade, de l’autre côté du cimetière près duquel je vis et d’où je les vois.
Dans le froid nouveau, le vent âpre, ils ralentissent à peine. Le soir, on entendra par moments des éclats de bruits, et de là où vient la lumière haute nous reviendra un peu le relent des défaites, des victoires, qu’importe demain on parlera du match suivant.
Mais cette (...) -
des cadavres en moi
2 novembre 2010, par arnaud maïsettiWhere Gravity Is Dead (Laura Veirs, ’Year Of Meteors’ [2005])
A l’âge d’homme, j’ai vu s’élever et grandir sur le mur mitoyen de la vie et de la mort une échelle de plus en plus nue : le rêve. Ses barreaux, à partir d’un certain progrès, ne soutenaient plus les lisses épargnants du sommeil. Après la brouillonne vacance de la profondeur injectée dont les figures chaotiques servirent de champ à l’inquisition d’hommes bien doués mais incapables de toiser l’universalité du drame, voici que l’obscurité s’écarte (...) -
Michel Lambert | Par mes chants
5 décembre 2015, par arnaud maïsettiTristes & touchants
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Saint-Jean-de-La-Croix | « Pendant une nuit obscure »
21 mars 2012, par arnaud maïsettiEn una noche oscura
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le dernier jour de l’année : blasphèmes
21 juin 2010, par arnaud maïsettiThis Bitter Earth / On The Nature Of Daylight (Dinah Washington ; Max Richter "Shutter Island, BO" 2009)
And if my life is like the dust oh that hides the glow of a rose Arracher avec les dents (les incisives, les plus taillées à la morsure), sur la peau de la nuque offerte la pulpe du dernier jour : de la dernière minute du dernier jour : non pas seulement de ce jour-là, mais avec lui, comme avec la première goutte de sang giclé coule tout le sang du corps en dehors, c’est tous les jours (...) -
nos images
17 février 2010, par arnaud maïsettiDans le reflet du reflet (et avec le miroitement de l’appareil photo, l’image reflétée sur l’écran que l’écran redonne : je ne veux pas compter les surfaces, sûr que le désir de sauter dans le vide serait trop grand, et le vertige, impossible à dompter) : les rides du ciel pour chaque seconde passée à attendre le bon moment où les saisir.
On n’est pas assez armé face à ce genre de reflet qui renvoie une image plus dense que le miroir : il y a plus redoutable que le miroir promené le long du chemin — c’est (...) -
identités
12 mars 2010, par arnaud maïsettiÀ l’instant où les portes du train se ferment, l’homme à ma droite sort une pile de magazine et de journaux dont il lira consciencieusement chaque article avec respect et dévotion, comme à la recherche d’une vérité solide : Le Figaro (et ses suppléments), Aujourd’hui, et surtout, Jogging Magazine, dont je note qu’il se le réserve en dernier : lecture qui l’occupera la moitié des trois heures de trajet.
Devant moi, à gauche, le jeune homme sera plongé pieusement dans Automobile Mag’, mais seulement la (...) -
histoire de lignes
7 mars 2010, par arnaud maïsettiJ’ai fini par me rendre sur la ville de l’autre côté de la rive, par dessus le fleuve noir, passé par le pont qui surmonte ces emblavures de courant agité sur la base des colonnes — aurais aimé avoir été chargé de ces trois derniers jours comme d’un sac, et combien j’aurais donné pour le laisser glisser de mes épaules et le voir tomber, là, en bas.
Dans ce sac, il y aurait les pages impossibles à écrire, à lire, sans se brûler. Il y aurait la vie comme de la peau morte mais encore sous les ongles, du sang (...)