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Pier Paolo Pasolini | Dal Diario (1945-1947)

Un enfant crie, je rêve ?, crie ou chante / il crie dans la muette campagne, je suis vivant

samedi 2 novembre 2024


Quand on découvrit le corps de Pier Paolo Pasolini sur cette plage d’Hostie au petit matin du deux novembre, Jour des Morts, son visage était méconnaissable.

Trente ans plus tôt, Pasolini avait composé un court poème, gorgé de nostalgie et de promesse : il avait vingt-trois ans, sûr déjà que ce qu’il avait vécu ne reviendrait plus et qu’à la place, il n’y aurait plus que cette grisaille de la sociale-démocratie italienne pavant un chemin aux fascistes ; qu’en face, on ne disposerait que de son corps, vivant, et d’un langage capable de terrasser par la clarté les menaces ombreuses.

Publié dix ans après son écriture par Leonarda Sciascia, le poème Dal Diario — « Journal » — témoigne de l’enfance, de cette vie perdue qui demeure en soi, malgré tout, marque de ce qui, disparu, ne s’éteint pas.

Ce deux novembre, relire ces mots jeunes et clairs, comme l’eau d’une source qui laisse voir sous le mince filet qui s’échappe, un lit tapissé de cailloux emportés dans un bruit de lumière.


El Diario (1945-1947) Publié en italien en mai 1954
Ici traduit par Olivier Apert et Ivan Messac, pour les éditions Nous, en 2001.


Per i cigli assolati e il consueto
silenzio della candida campagna
cullo una solitudine mortale
nel mortale mattino ; che da sempre
imbianca col suo lume i vivi campi.
Ma in quel lume monotono (0 io sogno)
scorre un filo di vento ; e accende oro
tra le fronde di frassini remoti.
Che cosa attendo ? Nulla che non sia
in questo spazio aperto a cui sono volto,
questo esteso deserto, questo lume
fuori di me, tutto il mio sogno, fino,
non oltre, l’orizzonte... Tutto é muto.
Grida un fanciullo, sogno ? , grida o canta,
grida nei muti campi, sono vivo,
grida un fanciullo.

Sur le bas-côté ensoleillé dans le silence
habituel de la blanche campagne
je me berce d’une solitude mortelle
dans le mortel matin, qui depuis toujours
blanchit de sa lumière l’intense campagne.
Mais sous cette lumière monotone (ou je rêve)
souffle un filet de vent, et l’or s’enflamme
dans les frondaisons des frênes lointains.
J’attends ? Nulle chose
dans cet espace ouvert auquel je fais face
ce vaste désert, cette lumière hors de moi,
rien que mon rêve jusqu’a l’horizon,
pas au-delà… Tout est muet.
Un enfant crie, je rêve ?, crie ou chante
il crie dans la muette campagne, je suis vivant,
un enfant crie.

Vicina agli occhi e ai capelli sciolti
sopra la fronte, tu piccola luce,
distratta arrossi le mie carte.
Adolescente ardevo fino a notte
col tuo smunto chiarore, ed era strano
udire il vento e gl’isolati grilli.
Allora, nelle stanze smemorati
dormivano 1 parenti, e mio fratello
oltre un sottile muro era disteso.
Ora dove egli sia tu, rossa luce,
non dici, epure illumini ; e sospira
per le campagne inanimate il grillo ;
e mia madre si pettina allo specchio,
usanza antica come la tua luce,
pensando a quel suo figlio senza vita.

Dans mes yeux, et mes cheveux
en bataille sur le front, toi petite lumière,
insouciante tu rougis mon papier.
Adolescent je me consumais des nuits entières
en compagnie de ta faible lueur, et c’était étrange
d’entendre le vent, les grillons solitaires.
Alors, dans les chambres, la famille
privée de mémoire dormait, et mon frère
restait étendu de l’autre côté de la cloison.
À présent, où qu’il soit, toi rouge lumière
sans rien dire, tu illumines, et le grillon
soupire dans les campagnes inanimées ;
et ma mère se coiffe au miroir,
ancienne coutume comme ton éclat,
en pensant a son fils sans vie.

Mia madre quasi giovinetta, china
sulla Livenza, raccoglie una primula
eretta, estranea... I Mori, da Sacile,
rintoccano nell’aria tutta pura,
Yora meridiana... E il fresco peso
della mia camiciola di fanciullo,
la nube indefinita nell’azzurro,
Vodore come un urlo silenzioso,
dei campi impubi... Tutto mi si avventa
col volo della rondine nei sensi,
e qui, snervato sopra l’erba, ancora
di me resta solo il mio cuore vivo.

Ma mère, si jeune encore, sur les bords de la Livenza
cueille une primevère
dressée, étrange… Les Mori de Sacile
font sonner dans I’air très pur
I’heure méridienne… Et le poids léger
de ma chemisette d’enfant,
le nuage informe dans le ciel bleu,
l’odeur des champs impubères
comme un cri silencieux… Tout se précipite sur moi
comme le vol d’une hirondelle.
Et la dans l’herbe, inanimé, une fois de plus
il ne reste de moi qu’un cœur palpitant.

Limpida fontana di Vinchiaredo,
acque modeste, tenerissimi legni,
oggi a vent’anni io vi vedo, vi ascolto,
nel vecchio fermento indifferente.
Ai miei piedi, dal prato basso, ]’acqua
rampolla, e lenta vola ; e, ininterrotta,
ricompone il suo canto pit lontano.
Per me quell’onda canta : ma precluso
alla sua interna gioia e al fresco riso,
mi tormento a guardarla, ed ecco, scopro
celesti giovinette, antichi giuochi,
e corse, voci... Ah certo non é questo
che si cela, vicino, in spazii ignoti
e ricanta impassibile in quell’acqua.

Limpide fontaine de Vinchiaredo,
eaux modestes, bois pleins de tendresse,
aujourd’hui a vingt ans, je vous vois et j’écoute
votre sempiternel bouillonnement indifférent.
Dans le pré, l’eau rejaillit 4 mes pieds
voltige, reprend son cours
et au loin recompose son chant.
Cette onde chante pour moi : mais je reste sourd
4 sa joie profonde, a son frais sourire,
je m’obstine a la regarder, et soudain : je découvre
des jeunes filles célestes, des jeux anciens,
des courses, des voix… Ah, pourtant rien de tout cela
dans les alentours ignorés
dans le murmure impassible des eaux.

Riascolto, appena sceso git dall’argine,
grilli in delirio, radi, come a dirmi
che niente si rallegra al mio ritorno.
E mincammino solo. Da nascoste
solitudini intanto mi raggiunge
limmota luna, e appena mi riaccende
i capelli, la gota, il vivo fianco.
Dove m/inoltro ? Ahi, non ha pit senso
sotto la prima brina il vecchio fieno,
e le squallide stelle, ed un deserto
orribile, inesteso...

À peine descendu sur la berge, j’écoute
les grillons en délire, dispersés, qui disent
que rien ne se réjouit de mon retour.
Et je m’en vais seul. Alors de sa secrète solitude
la lune immobile me rejoint et ravive un peu
mes cheveux, ma joue, mon flanc vigoureux.
Où aller maintenant ? À quoi bon
le vieux foin sous la première gelée
les mornes étoiles ; il n’y a plus qu’un désert
horrible, sans fin…

Le nuvole si sprofondano lucide
dentro le pozze roventi d’azzurro
e i rami si perdono nel sole.
Questo é il tempo in cui rido, in cui piango,
questo é il tempo in cui attendo la grazia,
questo é il tempo in cui sono felice,
questo é il tempo in cui vago pei campi,
questo é il tempo in cui guardo i cieli...
(Io ho gridato ? E non si spegne l’eco ?
e il mio grido non é pit lontano
delle nubi ? Non potevo soffocare
la mia gioia ingenua, intrattenuta ?)

Les nuages limpides s’abiment
au fond des mares brûlantes d’azur
et les branches se perdent dans le soleil.
Voici le temps de mes rires, de mes larmes,
voici le temps de la grâce attendue,
voici le temps du bonheur,
voici le temps de mes errances par les champs,
voici le temps ow je regarde les cieux…
(aurais-je crié ? L’écho ne s’arrêterait pas ?
et mon cri approcherait
les nuages ? Je ne peux étouffer
ma joie ingénue, retenue)

Solo lo spettro della Carnia affonda
tra le sbiadite nuvole 1 declivi ;
ed é l’estremo limite all’azzurro.
Altrove, che io cerchi con lo sguardo,
mi attende un vuoto dove il solo suono
dell’acqua vive, e il cupo, fioco rombo
dun aeroplano volto ad altri cieli.
Dopo un cieco silenzio, alzo il capo :
sopra lo stento ponte un treno solca
senza rumore il cielo... Sento nascermi
dentro un grido (Vintera fanciullezza
mi riappare), un grido che mi annulli,
infine ; e taccio ancora rassegnato.

******

Le medesime ore, il cielo uguale.
E nell’aria deserta di profumi,
quasi smarrito simbolo, ritorna
a rintronare il pallido velivolo
lungo il debole margine dei monti.
In questo alone d’impotente pace,
dove da tanti anni mi ritrovo,
so, non ricordo. Come un cielo sgombro
intorno a me si stende il mio passato.

Solitaire, l’ombre de la Carnia transperce
de ses pics les pâles nuages ;
et c’est l’extrême limite de l’azur.
Ailleurs, où que je porte mon regard,
ne m’attendent que le vide, le son
de l’eau vive, le sourd vrombissement
d’un aéroplane pointant d’autres cieux.
Passé ce silence aveuglant, je lève la tête :
sur le petit pont un train laboure
le ciel, sans bruit… Un cri nait
au dedans de moi (toute mon enfance
qui revient), un cri qui pourrait m’anéantir ;
je le tais, une fois de plus résigné.

*****

Des heures identiques, le même ciel.
Et dans l’air vide de parfum,
symbole presque oublié,
le pâle aéroplane de nouveau
gronde au-dessus des doux contreforts.
Là dans ce halo de paix impuissante
où depuis tant d’années je me retrouve ; ou
je sais, sans me souvenir. Mon passé s’étend
autour de moi comme un ciel dégagé.

Il cielo trasparente ha un lieve segno
sopra il mio capo... E solo un’ombra candida,
una nube. (Riconosco quell’ombra,
la parola inespressa... la ferita...
Ah, mia coscienza sola come il cielo).
Il fienile e il selciato mi rimandano
lazzurro chiaro della luna agli occhi.
Chi mi pone di fronte alla mia vita ?
e gia un’aria celeste sul mio capo
ha spazzato le nubi : non un’ombra
nel cielo nudo.

Le ciel transparent m’envoie un signe
léger… Ce n’est qu’une ombre blanche
un nuage. (Je reconnais cette ombre
la parole indicible… la blessure…
Ah, ma conscience, seule comme le ciel).
La grange et les pavés reflètent dans les yeux
la lumière bleutée de la lune.
Qui me confronte ainsi 4 ma vie ?
Et déjà une brise céleste a balayé
les nuages au-dessus de moi : plus une ombre
dans le ciel nu.

Sospeso allora ascolto dei miei passi
il fresco suono, alzandomi ; ma indugio
alle squallide imposte suggellate.
(In quell’aria meravigliosa il vergine
lume trapela ? e con tale tristezza ?).
Apro incerto il balcone : il cielo imprime
un silenzio sidereo sopra i campi

Poi... se i sensi non errano, é un remoto
casto autocarro che disfiora appena,
ai desolati margini, il silenzio.
E il rombo incantevole dilegua.
Ed io mi trovo ancora chino sui miei fogli ?
Ah disperante immagine, ah certezza
di non essere altri che un apparso
alla luce...

Irrésolu j’écoute en me levant
le son clair de mes pas ; puis j’hésite
devant les sinistres volets clos.
(Dans quelle merveilleuse atmosphère se glisse
la lumière immaculée ? Et avec tant de tristesse ?).
Incertain j’ouvre le balcon : le ciel imprime
un silence sidéral sur les champs.


Et… si nos sens avaient raison, puis au loin
un chaste autocar déflore à peine
le silence, du c6té des contreforts désolés.
Et le vrombissement enchanteur se dissipe.
Et moi je suis toujours la, penché sur mes feuilles ?
Ah images désespérantes, ah certitude
de n’être rien d’autre qu’une apparition
à la lumière…

Arde una primavera senza vita.
Annoiato, 0 sconvolto, io ne scrivo
sui fogli dove candida persiste
la mia invecchiata adolescenza...
Troppo esperto d’incanti ! Pure il cuore
s’allarma come nuovo al vellutato
aleggiare d’una fatua voce...
E che memorie innaturali d’acque
estive, che improvviso riapparire
di terribili stelle.

Ma non voglio
abbandonarmi. E dunque primavera,
il triste vespro, l’antro dove danzano
gli elefanti, dove io fanciullo
sento nelle mie mani il mesto aroma
del ramo scortecciato. E basta ancora
(lo so, non lo nascondo) una viola
a sverginarmi un cuore di ragazzo.

Un printemps sans vie brûle.
Bouleversé ou blasé, j’écris
sur des feuilles ot, blanche, perdure
mon adolescence vieillie…
Rompu à tous les enchantements ! Pourtant comme neuf
mon cœur palpite au velours
d’une voix vaniteuse…
Et que d’artificiels souvenirs de rivières
estivales, quelle soudaine réapparition
de terribles étoiles.


Mais je ne veux pas
m’abandonner. Donc c’est le printemps
le triste crépuscule, l’antre ot dansent
les éléphants, quand enfant
je sens entre mes mains l’ar6me mélancolique
d’une branche écorcée. Et il me suffit encore
d’une violette (je le sais, je ne le cache pas)
pour que le cœur d’un garçon me déflore…

Ah non é pit per me questa bellezza
di cristallo, quest’acre primavera :
un grido, anche di gioia, e sarei vinto.
(Awvicino i battenti e lascio solo
il mondo con l’argento dei suoi cieli).

Ah ce n’est pas pour moi cette beauté
de cristal, ce printemps amer :
un cri, même de joie, et je serais vaincu.
(Je referme les volets et laisse le monde
seul, avec son ciel d’argent).

La luna patina di rosei muschi
linterno della mia camera deserta,
il letto impuro, e tiepide penombre
di gemme venano la fragile aria.
Poi due voci, sorte appena, dileguano
in repressi sospiri... e in risa, anche
in risa intricate dentro la bruna
atmosfera, nel tepore notturno.
Dietro le siepi, appoggiati a un tronco,
forse due giovinetti empiono gai
questo tremendo spazio che la dolce
primavera riapre.

La lune patine de mousses rosées
les murs de ma chambre déserte,
le lit impur, et la tiède pénombre
des bourgeons veinent I’air fragile.
Puis deux voix, soudainement, se muent
en soupirs réprimés… en rires, même
en rires qui se mêlent à la brune
atmosphère, dans la tiédeur nocturne.
Peut-être que derrière les haies, appuyés à un tronc,
deux jeunots comblent avec gaité
ce terrifiant espace que le doux
printemps ouvre en renouveau.

Come un naufrago incolume mi volgo
e vedo, inteneriti dal passato,
alle mie spale, oceani di rare
viole, di silenziose primule.
E gia un sogno lontano pit del cielo
il paesaggio di germogli azzurri
che il trasparente Aprile intiepidiva.

Il tempo é dileguato senza moto :
le farfalle che volano pudiche,
i fiori violenti, l’irta quiete...

E so ancora atterrirmi ad un accento
che disaccordi con la fioca musica
dei campi ? Alzare il capo, puerilmente,
angosciato dai baratri celesti
tra i veli tranquilli delle nuvole ?
Se liroso usignolo nell’azzurro
arido, esala 1 suoi canti diurni,
lo ascolto ardente, ma non ho speranza.
Io non sogno, non veglio…

Comme un naufragé indemne, je me retourne
et je vois derrière moi, attendris
par le passé, des océans de rares
violettes, de primevères silencieuses.
Mais ce paysage de jeunes pousses azurées
que le clair Avril adoucissait
est déjà un songe plus lointain que le ciel.


Le temps se dissipe sans vague :
papillons aux vols pudiques,
fleurs violentes, paix hérissée…


Et saurais-je encore m’effrayer si
un son désaccordait la musique ténue
des champs ? Lever les yeux comme un enfant
angoissé par les gouffres célestes
que voile le cours paisible des nuages ?
Et si dans l’azur aride
l’irascible rossignol exhalait son chant diurne
je l’écouterais avec ferveur, mais sans espoir.
Je ne rêve pas, je ne veille pas…

La mia camera ha incanti di palmizio.
Il candido letto disordinato,
i quaderni innocenti : la presenza
in me di questa fisica allegrezza
che é la vita che si vive sola.

Poi passeri si sparpagliano come
confuse farfalle ; la terra, al sole,
appassionata e indifferente…

E tra le vigne roventi di sole
e gli intonachi accesi delle case,
un invasato suono di campana.

Ma chambre a des charmes de palmier.
Le lit blanc et pur, défait,
les innocents cahiers : la présence
en moi de cette joie physique
que donne la vie qui se vit en soi.


Puis des moineaux se dispersent comme
un vol confus de papillons ; la terre, au soleil
passionnée et indifférente…


Et dans les vignes brilées de soleil
et les maisons aux enduits incandescents,
un son de cloche obsédant.

Sotto lo spazio lucido del cielo,
io resto alla mia vita, che lontana
nel brusio dei grilli e nelle nubi
mi continua, a un rischio sempre incline,
a un limite inumano, per regioni
sempre pit ignote, assurde...

Riaccendo
sgomentato la lampada... Ah quante
volte ho gia udito nel passato
questa mosca ridesta dalla luce
che muore rigando il mio silenzio !

Sous I’étendue brillante du ciel
j’en reste a ma vie, si lointaine
avec ses chants de grillons, ses nuages,
elle me conduit, toujours au bord du risque
et des limites inhumaines, vers des régions
encore plus inconnues, plus absurdes…


Effrayé
je rallume la lampe… Ah combien
de fois ai-je entendu par le passé
cette mouche réveillée par la lumière
qui meurt en rayant mon silence !

Oh accorate pause dell’usignolo
piene dei freschi stridi delle rondini !
Guardo la mia immagine sul marcio
letto, e limmagine innocente
che mi abbraccia... Mi accalora
solo la nostalgia del peccato…

E nell’interno della morta casa
di Casarsa, sorridi tu, o Cosciente,
e nel tuo sguardo fisso, di maniaco,
io leggo la mia storia. Ecco qui
la stanza, tomba dei tepori e delle
tetre solitudini del mio corpo ;
lo specchio dove guardo, intenditore,
gli scorci del mio viso ; il letto senza
fantasmi, nudo, a cui la nuda luce
da candori di gesso, e che il tuo riso
sospende nel passato.

Ô silences chagrins du rossignol
pleins des claires stridences des hirondelles !
Je regarde mon image sur le lit
pourri, et l’image innocente
qui m’enlace… Seule
la nostalgie du péché me réchauffe…


Et dans la maison morte
de Casarsa, toi tu souris, ô Conscient
et dans ton regard fixe, de maniaque,
je lis mon histoire. Et voici
la chambre tombeau des tiédeurs et des
ternes solitudes de mon corps ;
le miroir ot je regarde en connaisseur
les facettes de mon visage ; le lit sans fantasmes, nu,
auquel la lumière crue
donne des blancheurs de plâtre, et que ton rire
accroche au passé.