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Thomas Bernhard | « écrire ce que personne ne voit »
jeudi 5 janvier 2017
Un livre, comme on dit si bien, est toujours ancré dans un paysage.
Mais je n’écris pas pour des abrutis à qui il faut tout servir sur un plateau : « ici, c’est l’herbe qui pousse ; là, c’est un oranger avec ses oranges, d’abord les oranges sont vertes, et puis elles deviennent jaunes et à la fin elles sont oranges… » Quand j’écris, j’ai toujours le sentiment que tout le monde sait où je suis. Décrire la nature n’a de toute façon aucun sens, tout le monde sait ce que c’est. C’est stupide.
Laisser un espace blanc.
Les processus intérieurs que personne ne voit, c’est la seule chose qui soit intéressante en littérature. Ce que personne ne voit, ça, ça a un sens de l’écrire.