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finalement
dimanche 6 août 2006

Moi je n’ai pas peur et je ne parle pas de cela. De moi ou de la peur – d’autre chose qui aurait l’intention d’alléger les peaux de rendre l’attente supportable. Non. Voyons. Je n’ai pas peur parce que je n’ai rien de commun avec le dehors que vous voudriez comblez de vos gestes et de vos paroles. Je suis entre le dedans et le dehors. Je suis précisément celui qui entre les espaces contourne les obstacles et les paroles. Esquive les gestes ; je suis l’esquive des gestes. Mais alors peut-être dans le mouvement j’abolirai toute parole. Et tout dehors anéanti le dedans s’effacera. Et dans l’air vibrera mon silence ; peut-être. Je ne sais pas au juste. C’est un risque à prendre – celui d’empoigner le temps ; de l’arrimer au hasard de cette sortie. Echappée en solitaire tirant à soi vous qui m’entendez. Le risque de taire aussi en vous ce mouvement bifurqué. Le risque de n’être pas compris. De n’être pas entendu. Parce que le silence partout à la place. Je ne parle pas de moi. Et déjà je vais me taire parce qu’il y a tout le reste à dire.