arnaud maïsetti | carnets

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going anywhere 

dimanche 6 août 2006


Dix, vingt, cent fois essayer. Recommencer mille. Echouer encore, mille, un millier de fois reprendre et repartir ; quarante, cinquante et des centaines. Des milliers partout sur des kilomètres. Il y a des heures enfouies sous des milliers d’autres et des centaines à la cime des nuits que des voix traversent. La tienne. La vôtre qui s’enfuit soudain quand je veux me rappeler. Les fois où vous m’entraîniez, ici, comme là. Partout. Il y a celui que je suis, et en toi, l’exil que je cherche, le visage que je trouve. Le désir, l’attente. Et des corps, comme les nôtres, qui me font sortir du mien. Et partout encore. Un dédain ; ta voix. Son écho. Je me souviens d’une petite chambre aux murs blancs, rideaux rouges, il fait nuit à présent ; de nouveau : nuit ; et les gens dorment, à même le sol, rêvent qu’ils dorment. Un peu de sang éparpillé sur les draps, et sur mes mains, sous ton corps. Au petit jour, tout sera terminé. Danse la nuit, le jour sur les écorces des villes, la lumière d’ailleurs. Partout. Dansent les pas de ceux qui bientôt s’affaisseront, noyés par l’alcool, la musique, la sueur de la nuit.