La Ville écrite | antiquités

C’est une ville transformée en antiquités : en souvenirs. Elle qui n’a qu’une histoire, sur toutes les façades, on pourrait écrire : antiquités. On l’écrit – même le mot tombe en ruines. On pourrait trouver son prix, sur le haut de la porte. C’est un passé dont il faut se souvenir de toutes forces. Pourtant, je sais qu’une pierre ou une ville, c’est pareil. Une source, un pièce de monnaie, un corps, de la poussière, pareil.

Quand je me perds dans cette ville, je m’enfonce dans son passé : je ne le reconnais pas. Moi, je cherchais seulement à me trouver ailleurs, et non avant. Un pas après l’autre, je m’enfonce encore. Au coin de la rue, j’ai cru voir une silhouette passer, j’ai encore ces cheveux en mémoire. Ce monde est trop vieux. Je choisis le coin de la rue.