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La Ville écrite | Comment peut-on s’intéresser à autre chose qu’à l’Ésotérisme ?

lundi 15 août 2011


« Comment peut-on s’intéresser à autre chose qu’à l’Ésotérisme ? Nous vivons dans un champ où bataillent lumières & ténèbres. Les lumières aveuglent : on ne voit rien ; les ténèbres confondent : on ne voit rien. Comment voir, pourquoi ces lueurs, pourquoi ces ombres, pourquoi ce jeu de blanc & de noir ? Et d’où vient la jouissance lorsqu’on reconnait les choses ? Les événements se succèdent en cyclones, les êtes passent en rafales. Le monde joue-t-il à n’être & à n’être plus ?

Qui peut admettre cependant que la nature se réduit à un amas d’atomes en mouvement, sans signification ? Quand bien même le monde n’aurait aucun sens, l’homme se pose constamment la question du sens – ce qui est révélateur. La Question du sens n’aurait-elle, elle aussi, aucun sens ?

Le monde interpelle, on le sent, même si l’on ne sait pas qu’il parle, ni de quoi ni à qui. Tel est le cri du nouveau-né. Les événements, les êtres suscitent l’intelligence en Écho. On ne peut pas ne pas chercher des relations entre des faits « objectivement » indépendant. [Illisible] ? Destin ? Autre chose ?

La nature se tait. L’esprit attend. L’esprit, c’est cette écoute même. Tout objet ressemble à un sphinx, & l’homme se dit : c’est un sphincx, et non un tas de pierres accumulés par le vent. L’homme se met à l’affût de significations à l’intérieur des signes – il désire voir ce qu’il soupçonne. Il devine un labyrinthe dans le fouillis, il pressent une coïncidence significative das la rencontre fortuite (et dans la [illisible] ?) Il écoute dans la silence présent une parole oubliée. Il entrevoit "Quelque Chose" qui l’aveuglerait. »

Affiche sur un pont à Pont-Aven. Au passant qui peut la déchiffrer (l’affiche est trop loin), cette adresse : tendue par deux fils fragiles, l’inscription de l’inscription. Prendre la photo pour la lire : la lire avec peine. Le mystère épaissi du mystère du monde – le pont longe ces maisons, il n’y a pas de ponts qui rejoindront cette rives où elles sont. Et de toute manière, comment approcher cette affiche, suspendue dans le vide. Je ne ferai que longer, prendre la photo, l’écrire : essayer de la lire. De lire quoi en elle ? Je sais bien que c’était seulement pour l’envoyer à qui pourra la lire.