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La Ville écrite | "dans une rue intitulée « divinité de la neige »"

mercredi 27 avril 2011

Les demandes formulées par les murs, comment y répondre ? On passe devant sans les voir. On baisse parfois la tête. Aux demandes les plus simples, manque le plus important : les mots sont sans objet, comme dans nos rêves, les villes désertes aux immeubles immenses : qui les habitent ? On passe. On lit le nom des rues, on les remplace par les demandes qui s’écrivent, en lettres hautes comme des hommes — et dans le silence, on en épelle chaque lettre pour conjurer la violence qu’ils nous font dans nos solitudes éparpillés. Ainsi, côte à côte nous marchons dans le rêve, autour, la montagne, je l’imagine de nuit, et les chants autour ; mais sans paroles, et sans musiques, et sans bruits nous marchons : il n’y a que le nom de la rue, qui nous appelle et nous demande. Quand on cherche un objet à la demande, la rue ne dit rien, elle n’est là que pour nous demander. On passe, le réveil n’est pas loin, il suffit de se tourner l’un vers l’autre, et de prononcer un mot. La ville a disparu soudain. La demande, elle, persiste dans ses chants inouïs.

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