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La Ville écrite | ses prisons
jeudi 3 avril 2014
Là où passe entre les barreaux le souffle de l’air qui frappe au visage comme l’aiguille sur la montre tape la même seconde chaque minute de chaque pas, c’est là que je suis et qu’autour les murs se sont levés, dévorés par les murs eux-mêmes, il y a des couloirs et des passerelles, il y a de part et d’autres des couloirs des cellules grandes épaisses et profondes d’étages en hauteur et en largeur, il y a des cris et des sonneries pour la sécurité de tous nous rénovons, et il n’y a pas de peine plancher, il n’y a pas de rémission, il y a les yeux fermés pour librement et cette fermeture est seule ce qui pourrait ouvrir au dehors, mais non : les couloirs sont là pour être franchis, et les murs traversés, avec l’invisible comme allié, et partout où la ville est, l’appel de s’en affranchir : c’est une autre ville derrière elle, et une autre encore : ils avaient inventé la prison parfaite, celle qui est dehors.
ils n’avaient pas pensé que nous serions capables, rien qu’en posant les lèvres sur elles, et sur nous, de nous échapper,