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À un ami | « Dionys Mascolo a écrit sur Saint-Just une phrase qui vaut de Blanqui aussi bien »
lundi 29 septembre 2014
Dionys Mascolo a écrit sur Saint-Just une phrase qui vaut de Blanqui aussi bien :
« “L’inhumanité” de Saint-Just est en ceci qu’il n’a pas eu comme les autres hommes plusieurs vies distinctes, mais une seule. »
La coutume parmi les humains est de laisser filer la vie. La main sur l’épaule qui dit : « Allez, ne te fais pas de souci, ça va aller » est le porteur le mieux connu de cette grippe-là. Inhumain est donc celui qui s’attache à l’intensité la plus haute qu’il ait rencontrée comme à une vérité. Celui qui n’oppose pas au choc, à la motion de l’expérience, les réticences de la mauvaise foi, du scepticisme et du confort. Il devient à son tour une force qui va. Un peu de discipline et cette force, la force qui l’attache à cette intensité, organisera à son profit le maëlstrom d’attractions qui nous composent, et leur imprimera une direction unique. Ce que les spectateurs nomment bêtement « volonté » s’éprouve plutôt comme un abandon sans réserve. Cette intensité, pour Blanqui, c’est l’insurrection. C’est elle qui, à partir des journées de Juillet, polarise son existence. « Liberté, égalité, fraternité » est une décoration de mauvais goût pour porches d’écoles, c’est aussi pour certains l’expression la plus ramassée de l’expérience de l’émeute. « Liberté, égalité, fraternité » dans le combat de rue, devant la mort. Il est encore trop tôt pour dire combien de Blanqui sont nés au monde lors des journées du 20 et 21 juillet 2001 à Gênes ; d’autant que plusieurs sont déjà morts de ne trouver nulle part, dans le désert du réel, le chemin qui les ramènerait là.
« Les armes et l’organisation, voilà l’élément décisif du progrès, le moyen sérieux d’en finir avec la misère ! Qui a du fer, a du pain. On se prosterne devant les baïonnettes, on balaie les cohues désarmées. La France hérissée de travailleurs en armes, c’est l’avènement du socialisme. »