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À un ami | « On se fourvoierait à réveiller au sujet de Blanqui le spectre du « Surhomme ». »
mardi 30 septembre 2014

Texte repris en introduction à l’ouvrage Maintenant, il faut des armes,
textes choisi d’Auguste Blanqui paru aux éditions de La Fabrique en février 2007.
— 1. « Nous sommes encore affligés de bien des superstitions »
— 2. « L’universel désir d’être quelqu’un »
— 3. « Le moi m’a toujours laissé de glace »
— 4. « Dionys Mascolo a écrit sur Saint-Just une phrase qui vaut de Blanqui aussi bien »
— 5. « On se fourvoierait à réveiller au sujet de Blanqui le spectre du « Surhomme ». »
— 6. « La veille de la proclamation de la Commune »
— 7. « Enfoncés les romantiques ! »
— 8. « Les partisans de l’attente »
— 9. « Qui se résorbe en un destin se trouve de plain-pied avec ceux qui le partagent. »
— 10. « Lacambre, Tridon, Eudes, Granger, Flotte, la plupart des conspirations de Blanqui ne sont au départ que des amitiés »
— 11. « Les ratiocinations du ressentiment ont l’art d’inverser les relations logiques. »
— 12. « Tous les textes de Blanqui sont des textes circonstanciés. »
— 13. « Le temps passe. C’est sa nature. »
— 14. « Décembre 2006. Le navire national fait eau de toutes parts. »
On se fourvoierait à réveiller au sujet de Blanqui le spectre du « Surhomme ». Ses ennemis s’en chargent amplement.
« Esprit sombre, altier, farouche, atrabilaire, sarcastique, ambition immense, froide, inexorable, brisant les hommes sans pitié pour en paver sa route. Cœur de marbre, tête de fer. »
« La tête et le cœur du parti prolétaire en France » (un journaliste).
« Le plus cynique des démoniaques conjurés pour la perte de la société moderne » (un réactionnaire).
Manœuvres commodes pour assurer hors les geôles l’isolement d’un être.
Le Surhomme est un hochet, comme l’Homme est une chimère. Il suffit de distinguer entre l’existence médiocre qui est flottement, navigation à vue parmi les possibles, et l’existence décidée qui s’est une fois attachée à une vérité et chemine, et opère, depuis là. Il n’est pas curieux que le mot destin dérive du verbe destinare, qui signifie « attacher ».
Qui s’attache ainsi devient de moins en moins une personne et de plus en plus une présence. Il est de moins en moins « humain », mais de plus en plus commun, de plus en plus simple. ON traite à juste titre d’« irréductible » le sujet d’un tel attachement, puisqu’en effet il n’est plus réductible à lui-même pour notre part, nous nous plaisons à nommer les réductibles la foule de ceux qui, se prenant pour des personnes, se trahissent à tout moment.
