arnaud maïsetti | carnets

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aboiements

lundi 14 juin 2010



Black Eyed Dog (Nick Drake, "Time of No Reply" ; 1968)

A black eyed dog he called at my door
The black eyed dog he called for more

Ouverture opérée dans le haut du crâne pour voir du ciel les lueurs et les signaux. On forme en soi un puits de vide pour recueillir la lumière : on attend. Pourtant, la lumière qui descend sur soi n’éclaire pas l’intérieur du corps, mais fore jusqu’au dernier souvenir un grand tunnel qui opacifie le noir encore.

On se tient là, on ouvre les yeux sur ses peurs les plus inaccessibles. Verticalité sondée jusqu’à plus soif : on aligne les figures de soi contre un mur, on visualise bien chaque corps, il n’y a qu’à bien viser.

Si Dieu parle, ce n’est que d’aboyer. On ne cherche même pas la traduction. La version du jour suivant n’est pas la nuit — écrire : le grand trou que je creuse en moi est comme celui d’une tombe : on prépare la place pour son propre corps mais on ne sera pas là quand on l’habitera.