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comme un oui vengeur [Avignon #3]
dimanche 15 juillet 2018
Il faudrait sans doute en finir – par exemple et pour commencer avec les sens uniques, et tout ce que le sens peut unifier, avec les panneaux à l’entrée des villes interdites, et avec les villes, leurs Palais et leurs Papes : et garder quelques murs pour la seule raison qu’on pourrait avoir besoin d’eux quand il s’agira de les faire tomber ?
Il faudrait sur un coup de tête essayer de trouver comment faire de ce monde quelque chose de possible : on accumule les critiques (le mot ment : c’est davantage des contre-propositions qui délirent la vie seule possible), on arrache dans la nuit les mots qui diraient le jour, on avale lentement les couleuvres, on n’a pas renoncé pourtant, on n’a pas renoncé.
Il faudrait des combats plus féroces que Batman contre Robespierre. Et il faudrait, sur tout cela, l’allure du garçon qui passe entre les passants et les mailles du filet, le regard posé devant lui comme un oui fatigué et vengeur qui porterait du non la tranquille douceur, l’intraitable terreur : il faudrait la vengeance et ne plus débattre que des formes de vie à jeter sur nous.