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composter
samedi 20 février 2010
À l’aller et au retour, le contrôleur n’est pas passé, et j’ai conservé mon billet dans le sac : quand je l’ai vidé, le billet toujours net, ni composté ni validé, je me suis trouvé devant une image assez juste de ce jour : n’avoir remonté puis descendu le pays que dans son illusion (ou dans la mienne) — n’être allé d’un bout à l’autre de cette journée sans jamais l’avoir justifiée, sans que elle-même ne se justifie face à moi.
Un livre lu, ces deux cent pages qui me laissent sur le côté, et pourquoi même l’avoir ouvert, ce n’était pas si imprévisible après tout. Deux cent pages de plus qui bavardent tant la complaisance de soi qu’elles s’oublient la seconde où on ferme le livre. Ce film, regardé sans en attendre rien vraiment, et qui en effet ne fait rien fonctionner malgré quelques promesses (et un dernier plan qui pourrait presque déplacer tout le reste du film — mais en fait, non).
Il y aura bien eu la grande ville, et le travail (quelques pages en avant, mais bien plus d’effacées : même si, je le sais bien, ici contrairement à ailleurs, cet effacement est déjà un gain sur soi), et cette chanson
mais le froid partout et la fatigue à faire lever les rideaux qui se dressent à chaque pas. Pourtant, chaque jour recommence, on y prend part comme on fait violence à la nuit passée.
Cet après-midi, j’irai prendre des photos de cette immeuble de verre, sûr qu’il laissera sur la pellicule numérique des traces qui feront signe d’ailleurs, encore.