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d’autres fauteuils (d’autres signes)
dimanche 29 juillet 2012
Décidément. Ces derniers jours, il y a toujours une chaise, un fauteuil sur ma route. Quel signe ? Des heures à la table de travail ces mois, ne pas en bouger — se pencher, les heures ne durent pas avec la même vitesse. J’entends parler de l’été ; dehors, le ciel tourne lentement sur les vacances ; chaque jour est ici le même pourtant : j’en mesure l’avancée sur l’écran, la page qui avance, l’une après l’autre. C’est étrange, l’arrêt du temps sur ce temps arrêté dehors. La vacance de temps.
Puis, de temps en temps, il y a ces chaises.
Quand je sors, mettre des chaussures est déjà une étrangeté. Ensuite, il y a la chaleur, ces nappes, en volutes, et la pluie dès que je sors (il faut que je sorte pour qu’il pleuve, c’est une loi).
Alors, ces chaises vides, comme si ça disait : c’est là, qui t’attendent.
Depuis des mois aussi, il y a cette connexion internet aléatoire, un branchement incertain au dehors. Un autre signe : qui oblige à concentrer les énergies sur l’écran (la connexion sur la tablette, et l’ordinateur n’est qu’une machine à écrire : c’est juste).
Sur la route, il y aura donc ces chaises, répandues comme des étoiles pour s’y poser, dans la fatigue, reprendre des forces donc : là pour que j’y lise Giono, Faulkner, Balzac, ou rien, la tête dans les mains, les cheveux perdus dans les rêves d’après, l’allure du penseur qui ne pense plus.
Puis, la route encore, ce long tunnel intérieur,