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de la vitesse (comme emportement)
lundi 20 janvier 2014
temps qui s’échappe, file, s’éloigne ou accélère quand je passe à hauteur.
les jours, les semaines, les mois, les années mêmes (une de plus), et vite aller encore, plus encore.
les villes aussi (l’une après l’autre, après l’autre)
les lunes.
temps qui n’arrête pas d’aller, mais chaque seconde met la même seconde pour aller en finir et recommencer, et je regarde le ciel.
non pas le retenir, seulement dans les rêves, les désirs, tâcher d’appartenir davantage au présent, et à son devenir : mais vite être emporté.
les projets, tout autour de moi comme des ombres sur les murs, s’éloignent quand je m’avance (on croit que la lumière a tourné).
l’affolement.
il n’y a qu’au bord du fleuve, du canal ou de la mer que tout peut s’arrêter, et que se fixent les idées, se posent les termes de l’échange.
mais de l’autre côté de l’année, prendre le temps de vouloir le prendre : ne pas écrire, garder le silence, tâcher de tenir position — avant de basculer.
dans la vitesse prendre les décisions aussi qui s’imposent (définir les axes majeurs du temps), laisser aller à droite et à gauche les routes qui elles aussi vont, s’éloignent ; l’accepter.
(les chantiers auxquels on renonce).
dans la vitesse surtout, aller dans la vitesse encore, ne pas sentir le vent, seulement son visage au contact de ce qui l’emporte.