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et toujours la pluie
mercredi 23 octobre 2019
K.
C’est au bord de tomber, l’effondrement à chaque instant, c’est la folie de ne pas tomber pourtant, c’est l’équilibre jamais réalisé de ces jours.
Le mystère, c’est que le temps continue d’aller de sa roue de temps qui va, c’est vraiment le mystère. Au milieu de l’orage, tout à l’heure, la pensée de la catastrophe me rassurait : que tout s’abime dans le déluge, et qu’il ne reste que des animaux. La consolation sans mesure. Moi, j’avais accepté de finir noyé. Je n’ai pas fini noyé. La catastrophe déçoit toujours. Les animaux dans les arbres continuent de se cacher.
Pleurer ne console pas.
Autre image de la route, de l’orage : cette fois dans la nuit. Ne rien voir : allumer les plein feux, et en retour, les types qui klaxonnent, éblouis. Si je les laisse allumer, je fais risquer à tous ceux que je croise le risque de la mort ; si j’éteins et garde les simples phares dans ce brouillard, je prends, moi-même, le risque de manquer le virage. Ce n’est pas une allégorie : c’est hier soir, en rentrant du théâtre.
Ce qui manque ? Le souffle coupé, l’allure de la vie perdue.
Journal arraché à la volée de jours fracassés : il est vingt deux heures vingt quatre, et c’est la vérité. IL N’Y EN A PAS D’AUTRE. Je regarde le ciel disparu. Je songe à la conjugaison, moi aussi, du réel et de l’absolu. Je regarde le ciel. Je lis. Demain, j’écrirai sur la peau de Saint-Juste et l’hypothèse de New York dans sa vie. J’aurai surtout déliré. Cela seul sauve. Mais de quoi ?
Il fait nuit maintenant.