arnaud maïsetti | carnets

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incendie

lundi 31 mai 2010



Forest fire (Editors, "The Back Room" (2005)

Such a light, where you are
Something new, forest fire

Je roule en ligne droite sur une route sans bord, il n’y a qu’à appuyer avec le pied sur la pédale pour que l’horizon derrière s’éloigne. La forêt s’ouvre en deux par la route dans laquelle je m’enfonce, et son corps se referme derrière moi.

Devant, au loin, très au loin, une mince fumée, un filet à peine noir monte en spirale sans atteindre les nuages. Plus je m’approche, plus le filet devient une colonne de cendres noires épaisses, et les spirales des rainures de style corinthien.

La forêt m’enserre, elle est chaude d’un incendie sans bruit, sans couleur. La fumée seule dénonce une violence qui commence à la réduire comme du papier.

Je crois être dans un conte, il est dix neuf heure du soir ; et la faim qui me prend soudain me rappelle que je ne suis ni dans une légende ni dans l’allégorie qui dit précisément le jour qu’il est, pour moi, ce soir de mai. Mais tout tombe juste.

Alors, je ralentis un peu.

La nuit s’approche de la forêt et moi d’elle.