arnaud maïsetti | carnets

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jour passé

lundi 22 mars 2010

Être pris dans le flot, et n’avoir d’emprise sur aucune seconde — être entraîné malgré soi dans la pente du jour, et quand on cligne des yeux, on se retrouve de l’autre côté de la journée. La pièce n’a pas changé autour de soi, mais il fait plus sombre.

Plus j’essaie de peser de tout mon corps contre le vent, plus je suis emporté. Les courriers s’accumulent, le jour ne suffit pas à le remplir ; la nuit tombe sur la ville comme un couperet et rien ne s’est produit.

Alors, il suffit d’une tâche accomplie, une page noircie (et quand on la secoue, les lettres restent droites fixées à la surface), quelques lignes lues qui me justifient (Lévi-Strauss ; Gracq), quelques notes (Walsh, E. Smith) — pour que le temps se fixe, s’agglutine, et forme autour de soi, la raison d’être du jour passé.