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leur mort en moi qui mord_
Michel Brosseau
vendredi 2 avril 2010
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord
Louis Aragon, Le Roman inachevé
leur mort en moi il faudra s’extraire leur mort en moi qui mord trop incertain cet entre-deux tant d’inachevé tant de silence est-ce leur mort en moi qui mord quand maintenant vaciller quelle empreinte des mots lourds mots qui défont mots qui font qu’à renverse envers et contre tous leur mort en moi qui mord pas à pas mot à mot s’éloigner sans se perdre les mots que je ne forme pas tu sais le prix des fulgurances l’ombre portée et l’écho sourd leur mort en moi qui mord de l’amer tu ne dis rien mais à quoi bon le choix d’un ciel les mots que je tes mots et ceux des morts et mesurer le temps des plaies est-ce leur mort en moi des mots seuls s’ébrouer vif
Le premier vendredi du mois, depuis juillet 2009, est l’occasion de Vases communicants : idée d’écrire chez un blog ami, non pas pour lui, mais dans l’espace qui lui est propre. Autre manière d’établir un peu partout des liens qui ne soient pas seulement des directions pointant vers, mais de véritables textes émergeant depuis.
Pour les Vases communicants #9, j’accueille Michel Brosseau - dont la présence sur le web, multiple et dense, croise la fiction policière la plus addictive du moment, avec des fragments poétiques, textes et réflexion sur l’écriture. On peut lire sur publie.net son livre Mannish Boy.
Pour cet échange, il me propose ce texte, où résonne la présence d’ Aragon qui m’accompagne ces dernières semaines — et qu’il avait déjà approché sur son blog dans un texte adressé, en écho avec l’un des miens : c’est que les circulations de blogs à blogs ne se font pas seulement pendant les vases communicants, qui débordent bien souvent le terme qu’on leur assigne.
Merci à lui pour son accueil - où chercher justement dans ces croisements en diagonale, les ponctions du jour pour trouver la force de les traverser, chercher un appui en dehors de ces carnets pour soulever leur fonte.
D’autres vases communicants ce mois

– Kouki Rossi et Luc Lamy
– pendant le week-end et ruelles
– Jean Prod’hom et Juliette Zara
– Mariane Jaeglé et Anthony Poiraudeau
– Cécile Portier et Loran Bart
– Christophe Sanchez et Murièle Laborde Modély
– Christine Jeanney et Kathie Durand
– Sarah Cillaire et Anne Colongues
– France Burguelle Rey et Eric Dubois
– Fleur de bitume et chez Jeanne
– Mathilde Rossetti et Lambert Savigneux
– Antonio A. Casilli et David Pontille
– Hervé Jeanney et Jean-Yves Fick
– Brigitte Giraud et Dominique Hasselmann
– Guillaume Vissac et Juliette Mezenc
– Florence Noël et Brigitte Célérier
– François Bon et Laurent Margantin
– Michèle Dujardin et Olivier Guéry