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ma maison
samedi 7 novembre 2009
Ma maison est éventrée dans la rue, elle se répand en désordre au milieu de ma vie, je n’y reconnais rien. À force de déménager ses affaires, on finit par prendre soin des cartons et jamais de ce qui s’y trouve. On les déplace comme des images au mur, et on ne voit pas les murs changer, ou se fendre.
Ma maison depuis huit jours : comme un lac de montagne, plat depuis l’éternité, et sur laquelle je lance une pierre. À la surface, on ne voit plus la profondeur, et mon visage se trouble.
Ma maison n’est plus qu’une porte seule au milieu des débris, si je la pousse, je la fais tomber, et tout le pan de mur qui reste avec. Alors, je me tiens devant, et pour passer, j’enjambe les cailloux sur le côté. La porte reste intacte. Je suis de l’autre côté.