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pas de souvenirs
jeudi 22 juillet 2010
Remembering (Avishai Cohen — ’as is...live at the blue note’, 2007)
Pas de souvenirs, seulement des projets : ça pourrait faire le programme de toute une vie ; ça pourrait suffire pour rendre acceptable toute une vie. Oui.
Travailler à n’avoir aucun souvenirs, c’est un vieux rêve (et il faut beaucoup de mémoire pour rejeter le souvenir) — c’est une digne tâche : chercher seulement les trajectoires, intercepter les lumières, se mettre en travers de soi : truquer les règles de l’échiquier.
Des amours définitifs (d’une nuit) ; des aubes jusqu’au soir ; de la politique qui invente un rapport non-politique au réel ; et partout : l’imminence contre le regret — et toujours, l’urgence qui supplanterait le remord.
On n’aurait pas assez d’une vie ; on les inventerait aussi : je dors la nuit en chien de fusil et je continue ainsi pour moi le jour qui n’est pas passé.