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quand on fait silence en soi trop longtemps
mardi 1er septembre 2009
Chaleur par nappes ici, par effluves, ou par vagues, les images sont comme le vent, elles viennent sans cesse, sans effort : et recommencent. La chaleur recommence, oui — c’est une autre image de la ville.
Une semaine loin d’ici, sans écran ou presque — alors quand je reviens, cet écran comme une pièce laissée un peu en l’état, les fenêtres fermées, l’odeur un peu tenace d’un endroit clos et délaissé : cet écran comme en rêve on oublie son nom.
La chaleur retombe en grand bruit d’orage sans eau le soir, et le matin, on voit sur le sol des flaques sèches - on n’a pas entendu la pluie. Le ciel est plus clair encore que la veille, nettoyé ; mais il fait encore plus chaud, et ça n’a servi à rien.
Quand j’ouvre ici la pièce, que je me pose devant l’écran, les mots qui tombent, je ne sais pas depuis quel hauteur ils arrivent (mais écrire plus de pages en deux heures ce matin, que la semaine précédent le départ : c’est un fait) — si comme en physique la chute dépend de la hauteur, et l’intensité de l’énergie et de la vitesse avec laquelle s’effondrent les corps : je ne sais pas.
Quand on fait silence en soi trop longtemps, il arrive des orages sans pluie qui rendent la ville visible par moments : dans la nuit sale et moite d’été, la lumière la plus intense est aussi la plus courte.