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tour du cadran
mardi 11 mai 2010
3h53 | dix minutes avant l’heure réglée sur le réveil, sortie d’apnée. Dans le rêve : cathédrale intérieure effondrée sur le ciel — et la peur sur tout le corps.
4h31 | remonter la ville de pierre totalement déserte et noire ; plus noire encore que les trottoirs mouillés.
5h12 | départ de la gare saint-jean toute verrière éteinte : à peine assis, écran ouvert sur les yeux ; à ma gauche, il n’y a personne, alors je note le rêve de la nuit à la dictée. Suis dans le sens inverse de la marche du monde au-dehors : les arbres m’arrivent dans le dos, mais le réel s’étale devant moi et s’élargit ; le jour se lève comme je remonte poitiers.
6h20 | angoulême, le train se remplit (là même où la semaine dernière, la police des frontières avait procédé à un contrôle) ; un type s’assoit à côté de moi, journal sportif épluché jusqu’à paris.
7h45 | l’ordinateur vide, je remonte les voitures à la recherche d’une prise ; traverse les premières classes, une quarantaine de corps endormis, et le bruit de fond — ronflement des machines au milieu desquels je passe.
8h30 | arrivée à montparnasse monde : foules qui se croisent, et moi je m’engouffre dans le métro ; le cahot continue (la nausée ne me quittera pas)
9h30 | université, réunions, échanges ; bibliothèques, travail jusqu’au soir. (Comprendre définitivement telle impasse — la formuler : ce n’est pas du temps perdu)
19h30 | Quand la pluie tombe, elle efface mal la fatigue. Parler des limites, une manière de s’y tenir, bien sûr.
03h30 | le tour du cadran presque accompli : quelle autre révolution en soi, sur une demi-page — suffisante pour justifier ce jour ? (suffisante).
Demain, chemins inverses.