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une cartographie sans territoire
dimanche 11 septembre 2011
« Tous les matins on met les montres à l’heure / Le train avance et le soleil retarde » — cette habitude, prise il y a un an, de lancer ici la page avec les mots des autres (quitte à prendre la parole, autant la prendre plus haut que soi) : mauvaise sans doute, comme toutes. J’y renonce.
La journée est toujours en moi brisée nette comme cette image, en deux par l’arbre : de part et d’autre de midi, le matin (écritures sans filet), le soir (le travail long, lent, raisonnable), et entre les deux, rien d’autre que ce pont entre le matin et le soir sur lequel je cours : si j’utilise encore ce site (chaque soir, se poser la question : conserver ou non ce site, tout supprimer d’un geste, pourquoi pas : qu’est-ce que cela changerait), c’est pour chercher de telles correspondances, ce vers quoi elles font signe (comme une cicatrice signe le visage : oui).
Étrange comme ces jours où les décisions se prennent : impression d’être pris par elle, plutôt. C’est un jour comme celui-ci. Aujourd’hui, je relis quelques unes de ces pages, comme après une longue route on mesure la fatigue en regardant la distance des points d’arrivée et des points de départ : ici, je ne les trouve pas. Non que j’aie fait un cercle, mais parce que rien ne les relie. Mais la fatigue, elle, est là, empêche de se reposer.
Simple note pour moi, pour ceux qui par hasard tombent ici : ce carnet est une cartographie d’un territoire qu’elle invente à mesure. Désormais que le temps compte en moi, qu’une année s’ouvre dans laquelle je m’engouffre en coup de vent, et qui passera si vite, prendre simplement acte de cela : je ne noterai ici que l’endroit où je me situe.
NE RÉGLER DE COMPTES QU’AUX TEMPS DE PASSAGE.
Haine de l’intériorité. Défaillance du corps, toujours.
Ne rien faire que raconter l’endroit et le temps passé à le traverser : je ne me retourne pas.