Devenir des sphinx, même faux, au point de ne plus savoir qui nous sommes. Car, en fait, nous ne sommes rien d’autre que de faux sphinx, et nous ignorons ce que nous sommes réellement. La seule façon de nous trouver en accord avec la vie, c’est d’être en désaccord avec nous-mêmes.
Passer l’après-midi comme au travers d’un brouillard et qu’à chaque pas qui voudrait faire reculer la brume y pénétrer davantage et davantage le ciel autour se ferme et les routes se perdent et les villes s’éloignent ; ouvrir Le (...)
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_Fernando Pessoa
Articles
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axiomes
2 juillet 2014, par arnaud maïsetti -
être à la hauteur
9 juin 2019, par arnaud maïsetti9 juin 2019
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après l’épuisement
21 septembre 2015, par arnaud maïsettiJe m’enfoncerai dans la brume, comme un homme étranger à tout, îlot humain détaché du rêve de la mer, navire doté de trop d’être, à fleur d’eau de tout.
Pessoa, Livre de l’Intranquillité, Fragments 86 Au-delà de l’épuisement, quand dormir est impossible, ce ne peut-être que le sentiment du monde, entier, trouble, précis, insaisissable. Et se tenir comme au pied d’une falaise et avoir peur de tomber.
Devant la brume, toujours éprouvé la sensation d’une allégorie scellée. Quelque chose va se lever, mais on (...) -
tout point de vue est le sommet d’une pyramide inversée
25 juillet 2014, par arnaud maïsettiUn bref coup d’œil sur la campagne, par-dessus un mur des environs de la ville, me libère plus complètement que ne le ferait un long voyage pour quelqu’un d’autre. Tout point de vue est le sommet d’une pyramide inversée, dont la base est indéfinissable.
Pessoa, Livre de l’Intranquillité Dans le bruit de l’été qui s’écroule comme des pays encerclés qui ne sont pas des pays, comme des avions dans les déserts, comme des foule qui s’éparpillent, respirer la poussière des arènes tous les matins est une hygiène (...) -
Fernando Pessoa | « Les rêves de quelqu’un qui pense »
26 avril 2013, par arnaud maïsettiTout ne serait-il pas (une vérité différente)
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au lendemain de revenir
19 octobre 2015, par arnaud maïsettiÀ la veille de ne jamais partir du moins n’est-il besoin de faire sa valise ou de jeter des plans sur le papier, avec tout le cortège involontaire des oublis pour le départ encore disponible du lendemain.
F. Pessoa, Poésies d’Alvaro de Campos, Traduit du portuguais par Armand Guibert Partir. Dix jours loin, très loin. Le jour et la nuit renversés, la chaleur, les visages, les langues qui se crient, les rêves endormis, et la fatigue qui emporte, des villes inouïes, le sentiment d’avoir tout laissé (...) -
Fernando Pessoa | « Jamais je ne dors »
5 avril 2013, par arnaud maïsettije rêve dans la vie comme dans le sommeil
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à travers les laideurs, belle la nuit qui demeure
8 décembre 2014, par arnaud maïsettiCe qu’il faut, […] c’est sentir comme on regarde, penser comme l’on marche, et, à l’article de la mort, se souvenir que le jour meurt, que le couchant est beau, et belle la nuit qui demeure... Pessoa, Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes, trad. Armand Guibert, p.71, NRF — Poésie/Gallimard Descendre jusqu’au soir — la journée comme cette pente, en haut de Saint-Charles, qui laisse voir toute la ville coulée à nos pieds ; mais ce qu’on voit d’abord, c’est la colline où domine Notre-Dame, là-haut, et le (...)
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prendre le chemin perdu dans la forêt des signes
24 octobre 2017, par arnaud maïsettiNous sommes deux abîmes face à face – un puits contemplant le Ciel.
Pessoa Cette image du chemin de fer dans la forêt qui me poursuit – l’image, et non pas le chemin de fer, même si dans le rêve, un train lancé lentement venait me rejoindre, et me traverser, sans douleur –, comment la comprendre autrement que comme un signe, jeté en désespoir de cause ?
Lire Pessoa ce soir, pour arrêter les pensées, accable : aucune phrase n’est juste, ce soir. Je lis Pessoa toujours comme un oracle : le livre ouvert (...) -
de la surface des choses passées
24 août 2017, par arnaud maïsetti23 août 2017
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dans le vent avenue de france à découvert (Si sur ce rivage, ici, mes empreintes)
23 avril 2013, par arnaud maïsettibien avant que je passe, ici, aucun vent, et moi maintenant dans le vent, qui passe, et rien autour de moi que l’avenue de france, les yeux comme sous la pluie quand on ne peut les ouvrir, les fermer ; et à travers moi, un vent plus grand encore, et il ne pleut pas,
dans les feuilles des arbres, aucune feuille, et dans le vent, avenue de france à découvert, des immeubles (pas ceux-là) qui tiennent droit, comment font-ils, moi je penche, et le sol penche avec moi, alors on ne se rencontre pas, (...) -
qui vive
29 avril 2014, par arnaud maïsettiQui vive ? Est-ce vous, Nadja ? Est-il vrai que l’au-delà, tout l’au-delà soit dans cette vie ? Je ne vous entends pas. Qui vive ? Est-ce moi seul ? Est-ce moi-même ? Breton longer, partir, aller. d’une ville à l’autre au rythme des gares et des arrêts. paris toulouse aix paris marseille aix paris quoi bientôt ? les trains de nuit et les trains de jour. se réveiller à quatre heures à limoges (le lendemain être sûr d’en avoir rêvé : mais non, je possédais l’image sur mon téléphone — sans souvenir de (...)
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et tomber (le vieillard mélancolique)
5 mai 2014, par arnaud maïsettiJe te revois encore, ombre qui passe à travers des ombres, et qui brille un instant d’une lumière funèbre et inconnue, et qui entre dans la nuit ainsi que se perd le sillage d’un navire dans l’eau que l’on cesse d’entendre. Pessoa
et sous mon ombre je glisse dans le jardin des plantes ouvert en deux par moi, les allées sous le ciel s’ouvrent aussi, et le corps et l’esprit en deux parts égales, et le passé et chaque minute, et ce jour lui-même, et je pense : demain est-il un autre jour ? — je me revois (...) -
morsure du jour, et cette douceur d’ancêtres vivants
25 juin 2014, par arnaud maïsettiDans la vaste clarté du jour, le calme des sons lui aussi est d’or. On sent de la douceur dans tout ce qui arrive. Si l’on me disait qu’il y a la guerre, je répondrais que non, qu’il n’y a pas de guerre. Par une telle journée, rien ne peut venir peser sur l’absence de toute réalité, hormis cette douceur.
Pessoa
Car c’est sans doute la guerre, ici, plus loin, partout où il fait jour et nuit dans cet ordre ou non, et la lumière ce soir-là en portait trace, je le crois. Et ici pourtant, ce soir-là rien (...) -
à quelle adresse
16 avril 2014, par arnaud maïsettiJ’ai demandé si peu à la vie - et ce peu lui-même, la vie ma l’a refusé. Pessoa
Alors nous faudra-t-il tout demander.
Si j’ouvre Pessoa au hasard, ce n’est ni pour le manque, ni pour la consolation, mais pour trouver des portes closes que je pourrai enfoncer avec mes poings.
De l’adresse, je n’ai jamais pu me défaire, jamais su — ce qu’on traverse quand il faut écrire, c’est une manière de don, chercher, chercher chercher encore ce qui saurait dans une âme et un corps ce qui saurait déplier le monde et (...) -
une vie, ou l’imminence
2 octobre 2016, par arnaud maïsetti[/Rien n’a d’importance, et je crois que bien des gens ont considéré la vie comme un enfant turbulent, en soupirant après le calme qu’ils allaient enfin connaître quand il irait se coucher.
Pessoa, Le Livre de l’intranquillité/]
Radiohead, « Life in a Glasshouse », Amnesiac (2001) Celui qui a écrit, rapidement, comme en fuyant, UNE VIE sur le rebord de muret face à l’université, est-ce qu’il voulait déposer sa vie, ou seulement en arracher une, une autre, une plus grande ou plus simple, une possible, une (...)