17 avril
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_Journal | contretemps
Articles
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la destinée du Paradis
17 avril 2017, par arnaud maïsetti -
de ce qui est inéluctable
2 décembre 2017, par arnaud maïsettiJe ne voudrais pas rater ce livre si intimement impersonnel.
Blaise Cendrars, correspondance à Jacques-Henry Lévesque, lettre de 1945 The Troublemaker, Get Misunderstood
la voix de Jean-Pierre Léaud,
Personne ne sait ce qui se passe aujourd’hui parce que personne ne veut qu’il se passe quelque chose, en réalité on ne sait jamais ce qu’il se passe on sait seulement ce que l’on veut qu’il se passe, et c’est comme ça que les choses arrivent. En 17 Lénine et ses camarades ne disaient (…) -
l’automne, disent-ils
29 août 2016, par arnaud maïsetti[/L’automne, déjà ! – Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, – loin des gens qui meurent sur les saisons.
Rimb./] Ils appelaient ces jours la rentrée. Ils oubliaient que le mot porte en lui la mélancolie des soleils couchants tard dans le soir de l’été, et le chagrin des enfants qui recommenceront à partir de septembre à compter le temps jusqu’au dimanche, éperdus qu’ils étaient à vivre dans l’éternité du soleil brûlant – ils (…) -
fins du jour
31 décembre 2009, par arnaud maïsettiAu jour le plus court, jour le plus menacé par la nuit, c’est comme si, sur la pointe le plus resserrée du temps, toute la lumière venait s’agglutiner comme pour condenser une fois pour toute l’énergie accumulée une année durant avant de l’éparpiller dans la nuit la plus longue, de s’effacer avec elle.
Quand l’année finit, on n’en a pourtant jamais terminé avec le ciel, les formes qui se dessinent et tracent pour une part de soi les directions possibles : les formes d’un chameau, ou d’une (…) -
une trace ineffaçable
23 août 2018, par arnaud maïsetti23 août 2018
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sillons
27 septembre 2010, par arnaud maïsettiCreep (Scala — reprise de Radiohead, 2007)
Sous les seins de la terre hideuse Dieu-la chienne s’est retirée, des seins de terre et d’eau gelée qui pourrissent sa langue creuse
Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes (’Avec moi dieu-le-chien’)
Traces qui dessinent une route (c’est le mouvement qui a dessiné le chemin, et non l’inverse) : mais aux sillons superposés, dans la même direction pourtant évidente, mille chemins, mille petites routes à l’écart insensible, mille possibilités de (…) -
ce qui commence maintenant
27 mai 2011, par arnaud maïsettiBlack Road Shines (The Apartments, ’The Evening Visits... And Stays For Years’, 1985)
Froid Dis-je Noir dis-tu Pour dire à l’unission Des dieux d’ombre,
Mais pourquoi ne pas dire Rouge et feu Les sûrs garants de la nuit Piliers de l’hiver Au porche de l’obscurité ?
André Pieyre de Mandiargues , Ruisseau des solitudes, ’Rébellion’
Je toucherai bien la fin de la ligne : aller mettre un terme à ce qu’il faudrait désirer — comme cette journée fut longue, de tant de jours et de semaines (…) -
la résistance des jours
11 février 2015, par arnaud maïsettiIncapable d’avancer autre chose qu’un jour après l’autre. Les trajets de Marseille à Aix se ressemblent : les virages, les moments où la mer arrive, je les anticipe maintenant, ce tunnel qui débouche soudain sur la ville entièrement allongée — la répétition des jours qui peinent à fabriquer autre chose que des semaines, et des mois.
L’écrire ne ferait que donner la liste des jours ; des semaines ; des mois — alors, ne pas écrire, prendre en photos de temps en temps la ville comme elle est (…) -
entre les tours
21 octobre 2011, par arnaud maïsettiDes corps irréels, tendus sur l’arrière fond de ce monde comme une toile peinte sur les théâtres fabriqués jadis pour les histoires. Mais l’histoire est passée, on n’en connaît plus. À la place, on construit des grandes villes qu’on ne sait pas habiter. Décors fabuleux, mais dont la fable est cette rêverie intérieure qu’on jette sur ces tours, et qu’on formule malgré elles, pour mieux les entendre, ou mieux les voir. Laideurs objectives des quartiers d’affaires qu’on transforme par le biais (…)
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on est à l’abri
9 décembre 2009, par arnaud maïsettion est à l’abri : du bon côté des choses, du côté où les choses restent protégées : on est sûr qu’ici rien ne nous atteint : on est du côté où les gouttes coulent à l’envers en laissant voir leur ventre.
sur la cadre, le décor change mais tout reste en place : les horizons qui s’enfilent les uns aux autres et le train qui se déplace le long, ou qui l’entoure, pour atteindre finalement la ville ; sur le cadre, la pluie qui se dépose ne fait que cerner le train, mais ne le traverse jamais. (…) -
porte condamnée
10 février 2010, par arnaud maïsettiPorte trop étroite et trop haute ; sans fond, sans largeur et sans horizon. Porte si faible de vie qu’on passerait dessous sans y entrer ; porte condamnée.
On se tient devant telle rue — porte qui est à elle-même sa rue et sa hauteur, son ciel tout entier, sa ville en circulation unique, dépourvue de maisons, juste du sol et des murs autour — et c’est comme entendre une rime jamais entendue, ce mot qui grince dans la mâchoire et qu’on ne reconnaît pas mais qui laisse le monde vide après (…) -
au revers
7 janvier 2010, par arnaud maïsettiJe possède au revers de moi tout ce que je ne suis pas, tout ce que la nuit en secret je confie à la part de moi la plus enfouie. Si je voulais en faire le portrait, je commencerai sans doute par dessiner les yeux avant les contours du visage, et sur les lèvres, je tracerai à la hâte, comme un enfant, des larmes de sang, noires.
Le rêve tait ces choses là : le rêve censure plus qu’il ne dévoile — alors, si je cherche à savoir ce que la part la plus enfouie de moi cherche à me dire dans les (…) -
Hypothèse #3 | de quelqu’un
19 avril 2019, par arnaud maïsettiJe lis, sur le mur virtuel d’une amie, ceci
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très loin dans les chemins
2 mars 2019, par arnaud maïsetti2 mars 2019
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corps noir
23 avril 2010, par arnaud maïsettiL’usure du temps va plus vite que le temps — on le voit dans les corps passés, on le voit aux visages, aux mains trop lourdes, aux jambes trop cassantes sous le poids des souvenirs qui se défont. On le voit aussi à l’importance qu’on cesse d’apporter aux mouvements du monde qui ne concernent plus et devant lesquels un haussement d’épaules suffit à dire : j’ai déjà vu ça, alors peu importe.
Aurais-je le temps du visage défoncé, du corps latent, traces plutôt que portes aux cernes condamnées (…) -
planifier les combats
6 juin 2010, par arnaud maïsettiStart a War (The National, "Boxer", 2007)
Walk away now and You’re gonna start a war Echafauder des plans contre sa propre lenteur, la torpeur du jour — planifier chaque minute : en intercepter les courbes de moindre intensité pour les accélérer. Comploter contre la force centrifuge de la lumière : organiser les moyens de capter et d’orienter les puissances.
N’avoir pour certitude que deux choses : désapprendre du jour précédent ; se défaire du poids du jour suivant.
L’année se (…) -
axiomes
2 juillet 2014, par arnaud maïsettiDevenir des sphinx, même faux, au point de ne plus savoir qui nous sommes. Car, en fait, nous ne sommes rien d’autre que de faux sphinx, et nous ignorons ce que nous sommes réellement. La seule façon de nous trouver en accord avec la vie, c’est d’être en désaccord avec nous-mêmes.
Passer l’après-midi comme au travers d’un brouillard et qu’à chaque pas qui voudrait faire reculer la brume y pénétrer davantage et davantage le ciel autour se ferme et les routes se perdent et les villes (…) -
faire boiter la réalité
2 mai 2011, par arnaud maïsettiFutile Devices (Sufjan Stevens, ’The Age Of Adz’, 2010)
L’endroit le plus utile dans une maison, ce sont les latrines.
T. Gautiers
Cette image, on pourrait la trouver n’importe où, sur n’importe quelle ligne de n’importe quel train — d’ailleurs, pas besoin de prendre le train pour voir cela : seulement, dans le train, la vitre passe plus rapidement à autre chose, alors je la supporte davantage. Ces cimetières de voitures qui attendent d’être remplies : non, pas cimetières, seulement (…) -
les caves-aux-fièvres
27 juillet 2010, par arnaud maïsettiDans cette campagne, on peut voir le ciel, la nuit, entre Tours et Chinon : là où la Loire et la Vienne se rejoignent au pied de l’église de Candes, il y a cette route qu’on descend à vélo, vite, on sent la route aller, sans frayeur, aucune voiture jamais, et des virages pour voir loin —
Sur le côté, recouverts en partie et en partie seulement par les herbes hautes, ces sortes de grotte qu’on ne voit bien que si on met pied à terre ; on s’y faufile entre les serpents et les ronces ; tout (…) -
Saint-Thomas
5 avril 2010, par arnaud maïsettiDes murs, je traque les visages, les peaux mortes, les mouvements de sédimentation des villes — les expressions possibles d’une durée arrêtée ; et plus loin, emmenée.
Comme des entrailles, ces murs ouverts : j’ai le geste de Thomas — fouiller la plaie avec mes doigts, toucher la preuve de la vie après la mort : vérifier, de mes yeux vérifier : demeures saignantes des projets arrêtés.
Murs aux multiples épaisseurs : de la peau rongée jusqu’aux nerfs, grattée à l’os quand la douleur est (…)