Où vont ceux qui courent, en cercle, dans les parcs le soir avant leur fermeture ? Je me posais la question quand je les voyais tourner tourner. Ils voudraient semer quelque chose, je disais, et j’ajoutais, l’air sérieux, et pour rire : non, ils courent pour oublier la mort. Ceux qui m’accompagnent me contredisent toujours, avec ce ton de gentil reproche ; ils ont raison.
Tout à l’heure, revenir et revenir sur un texte que je voulais écrire ici : et impossible ; non pas que je savais ce (…)
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_Journal | contretemps
Articles
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eschatologies (de la course à pied)
29 septembre 2011, par arnaud maïsetti -
page deux cent une
13 octobre 2010, par arnaud maïsettiDust Lane (Yann Tiersen, ’Dust Lane, 2010)
« et il fera bientôt nuit sans que l’ont ait vu le jour, le jour est fini, se charge d’une masse invoyante lourde sombre qui se baisse et qui est ramassée par le vent fort et glacial, qui est remuée par le ciel, le ciel bouge en restant dans sa masse moite noire, le ciel remue sans résultats, il va tomber, il va donner de la pluie glaciale dans le vent, on ne peut plus se retourner, ni sortir, ni voir. » C. Tarkos, Anachronisme (2001
Comment (…) -
Jrnl | Ce qui n’est pas de ce monde
16 mai 2023, par arnaud maïsettiMardi 16 mai 2023
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Jrnl | Alors que l’ombre peut tenir
5 mai 2024, par arnaud maïsettiDimanche 5 mai 2024
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vies de la Sibylle de Panzoust
6 septembre 2010, par arnaud maïsettiRed Dawn Rising (Birdy Nam Nam, ’Manual for Successful Rioting’, 2009) Entendez ma conception : On m’a dict que à Panzoust près le Croulay, est une Sibylle tresinsigne, laquelle praedict toutes choses futures : prenez Epistemon de compaignie, & vous transportez devers elle, & oyez de ce que vous dira. François Rabelais, Le Tiers-Livre Traque le matin quand il se dérobe ; pas de petit profit, on prendra ce qu’il faut — éventrer le moment où le jour décline (tâcher de trouver le (…)
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il y a toujours quelque chose
27 juin 2010, par arnaud maïsettiAinsi la nuit : miroir d’espace (Henri Dutilleux) Lire chaque matin depuis une semaine (et rapidement lues, les 500 pages) L’Obélisque noir de E. M. Remarque ; tant à dire — mais impression, rare et précieuse, d’avoir lu ce livre au bon moment, à l’instant sûr où je pouvais le recevoir. Place du Parlement, avant que la chaleur ne rende le lieu impossible, traverser l’Allemagne de l’été 23, les pompes funèbres qui sont autant celles de l’après-guerre que de l’avant-guerre. Et les marches dans (…)
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comme le mur sent la pointe du clou qu’on doit enfoncer en lui
6 mai 2020, par arnaud maïsetti6 mai 2020
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mises à jour
22 avril 2010, par arnaud maïsettiIl me semble que c’est l’église Saint-Roch | juillet 2006 Aujourd’hui, temps vacant ; nécessité de lire, trois heures : et aucune phrase ne sort vivante. Qu’attendre du jour après ?
Rien d’autre qu’attendre.
Classer, ranger, ouvrir (balayer, fermer : et pas même partir).
Mise à jour des liens ; se dire : dis moi ce que tu lis, je te dirai… — mise à jour tout court, établissement du programme des prochains jours : mise à plat des délais et remise sine die de ce qui ne se fera jamais : (…) -
mille passus meare (désormais)
25 février 2014, par arnaud maïsettiMarcher, ce n’est que tomber, un pas après l’autre, une jambe après l’autre lancer pour interrompre le déséquilibre. Aller, ce n’est rien d’autre que retarder la chute qui n’aura pas lieu. Devant la fontaine s’arrêter et les deux pieds posés sur le sol, attendre que la terre tourne encore un peu, à sa vitesse qui nous emporte sans qu’on s’en rende compte, amoureusement, et sentir contre soi non pas l’instant qui s’échappe, mais celui qui va venir, c’est certain, qui est déjà là, bientôt. (…)
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enfermé dehors avec jésus christ des saints des derniers jours
16 juin 2014, par arnaud maïsettiEst-ce qu’à votre avis le monde va mal ?
J’attends depuis une heure maintenant, enfermé dehors, les clés de la chambre sont dans la boîte aux lettres, la boîte aux lettres de l’autre côté de la porte de l’immeuble dont je n’ai pas la clé (que l’ami m’a déposée dans la boîte aux lettres) — j’ai sonné à l’entrée à tous les voisinages, personne pour me répondre évidemment, alors depuis une heure, j’attends : soudain ils sont deux, chemise blanche, qui s’approchent ; sur eux, le badge que je (…) -
des cris (un peu)
1er janvier 2013, par arnaud maïsettivingt-trois heures cinquante-neuf, hier soir — et puis des cris, la pluie qui tombait un peu.
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ramper hors de la porcherie en ruine
16 avril 2020, par arnaud maïsetti16 avril 2020
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le dessein des villes
26 octobre 2010, par arnaud maïsettiOther Towns and Cities (Camera Obscura, ’My Maudlin Career’ [2009])
Ce que je crois – sans pouvoir alléguer de suffisantes raisons à cette croyance – s’énoncerait donc ainsi : le péché qui fit (et défit) l’enfance dispose de tous les mots sauf d’un seul pour tenter de se dire. Mais, parce qu’il est un mot qui manque, l’absence mine la phrase. Et la phrase ne peut se développer que d’une manière oblique et allusive, élaborant lentement ses circonlocutions, gyrovaguant à l’infini autour de (…) -
de loin en loin
23 janvier 2010, par arnaud maïsetti« Le tableau représente un homme et une femme, sur fond de paysage chaotique. L’homme porte des habits bleu marine et des bottes en caoutchouc vert. La femme est vêtue d’une robe blanche, un peu inattendue dans cet environnement préhistorique. On imagine sans peine en regardant cette femme qu’un fil doré pourrait ceindre sa taille, et des oiseaux, voire des fleurs, voletant autour d’elle intemporellement, elle pourrait prendre l’allure d’une allégorie d’on ne sait quoi." (…)
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possibilités du théâtre
22 janvier 2010, par arnaud maïsettiSans un élément de cruauté à la base de tout spectacle, le théâtre n’est pas possible.
Antonin Artaud
Travées vides, rangées renversées au passage du regard, plateau abandonné à la pesanteur, poursuites traînées sur un bord du décor arbitraire, sans relief, accessoires éparpillés, costumes déchirés, d’une autre époque, d’un autre rôle pour une autre pièce.
Ma mémoire ressemble à un projet flamboyant et comme laissé en l’état.
Je passe devant lui sans rien toucher de peur (…) -
pour être purs quelque part
13 avril 2011, par arnaud maïsettiIn My Room (The Last Shadow Puppets, ’The Age Of The Understatement’, 2008)
Écrire, et comme respirer ta vieille odeur insipide de gouffre, surprendre l’étincelle dans ta fourrure horripilée de louve… écrire l’aigreur de la soif… nous récoltons la fange, ici, la fange basse, pour être purs quelque part. une écriture initiale, obscène, agonique — qui se précipite, sans hâte, à sa seule sauvagerie…
Jacques Dupin, Ballast (extrait de ’Fragmes’, in Échancré, 1991)
Le rythme, cela commence (…) -
faire boiter la réalité
2 mai 2011, par arnaud maïsettiFutile Devices (Sufjan Stevens, ’The Age Of Adz’, 2010)
L’endroit le plus utile dans une maison, ce sont les latrines.
T. Gautiers
Cette image, on pourrait la trouver n’importe où, sur n’importe quelle ligne de n’importe quel train — d’ailleurs, pas besoin de prendre le train pour voir cela : seulement, dans le train, la vitre passe plus rapidement à autre chose, alors je la supporte davantage. Ces cimetières de voitures qui attendent d’être remplies : non, pas cimetières, seulement (…) -
qu’on en finisse avec l’année
28 décembre 2017, par arnaud maïsetti29 décembre
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Montpellier, en partant (de la grue, des bancs et des valises défaites)
30 novembre 2013, par arnaud maïsettiLa source et l’essence de notre richesse sont données dans le rayonnement du soleil, qui dispense l’énergie – la richesse – sans contrepartie. Le soleil donne sans jamais recevoir.
G. Bataille.
Dans les villes où ne passer que deux jours, il n’y a que des trajets et aucune mémoire : reste la trace de comment les directions s’organisent, et c’est tout. Deux jours à Montpellier, quand j’ai fermé la chambre d’hôtel, j’ai vérifié d’un regard n’avoir rien oublié : en réalité, j’avais à (…) -
quelques lignes sur la croyance du temps
2 juillet 2014, par arnaud maïsettiLe jour s’organise selon des droites nombreuses qui se coupent, se chevauchent, s’oublient et s’interrompent, reprennent parfois plus loin leurs courses ; droites en travers desquelles je vais ou que j’enjambe, ou contre lesquels je ploie de tout mon corps, et contre lesquelles, oui, je finis fatalement par m’allonger, lentement.
Hier soudain les urgences qui s’apaisent, des courses contre la montre perdues chaque jour ont cessé — dans ces délais à tenir, ces tâches à accomplir avant (…)
