loi de l’attraction des papillons
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_nuit
Articles
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la lumière saignée de la neige
26 février 2013, par arnaud maïsetti -
canal saint-martin
5 décembre 2009, par arnaud maïsettià hauteur de pavés, la ville à plat me semble comme posée sur une plaque mouvante, et chaque geste que je pourrais faire risquerait de la déplacer, à gauche ou à droite, ou la renverser. alors, je ne bouge pas, je ne respire plus, je ne pense même pas : je regarde.
la pluie tombe plus lentement, plus lourdement ; le noir qui descend pour entourer les réverbères, s’il me voyait, pourrait m’absorber, mais il ne m’a pas encore aperçu, caché derrière les derniers pavés du canal saint-martin, (…) -
fins du jour
31 décembre 2009, par arnaud maïsettiAu jour le plus court, jour le plus menacé par la nuit, c’est comme si, sur la pointe le plus resserrée du temps, toute la lumière venait s’agglutiner comme pour condenser une fois pour toute l’énergie accumulée une année durant avant de l’éparpiller dans la nuit la plus longue, de s’effacer avec elle.
Quand l’année finit, on n’en a pourtant jamais terminé avec le ciel, les formes qui se dessinent et tracent pour une part de soi les directions possibles : les formes d’un chameau, ou d’une (…) -
à la nuit tombée (et au temps qu’elle met)
21 janvier 2014, par arnaud maïsettiJe ne le savais pas. La nuit ici tombait pendant des heures, lentement. Amsterdam est une ville comme un cercle. Quand j’approche du centre, c’est vide. Mais si je m’éloigne, d’autres canaux emportent d’autres souvenirs, et d’autres lenteurs. La nuit ici tombe si tôt. À midi, c’est déjà bientôt fini. Peut-être dès le matin, je ne sais pas, je ne sais vraiment pas, je ne sais rien.
Dans cette nuit qui ne cesse pas de tomber, je me tiens.
C’est sur cette place, que j’ai trouvé cette statue (…) -
des beautés singulières
8 octobre 2011, par arnaud maïsettiAssis au bord du fleuve dans le noir qui nous entoure, de la lumière soudaine, qui passe sur nous et s’éloigne pour laisser la nuit de nouveau, avant que d’autres lumières s’approchent et nous éclaboussent, puis le noir agit comme un flash prolongé avant le retour de la lumière encore, ça n’en finira pas (cette lumière ne se fixe que sur nos conscience, quand on voudra la prendre en photo, elle ne se laissera pas impressionnée) et ainsi jusqu’à la fin recommencée du monde ; il nous faut du (…)
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Quand la nuit vient | Son visage #2
18 mai 2019, par arnaud maïsettiil n’en avait pas.
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Maison de vitres encore ruisselante (mes visages défaits)
26 juin 2012, par arnaud maïsettiDans la grande maison de vitres encore ruisselante les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images.
Rimb.
Perdu ma journée, mais où. Pas ici, en tout cas ; je cherche. C’est chaque minute l’urgence du travail à faire, à produire — et chaque phrase arrachée est une pierre, elle recouvre tout un monde, des fourmis qui grouillent, des cités immenses qu’il faut explorer : plonger la main jusqu’au coude dans la terre, en ressortir lavé comme d’épuisement.
Et le matin, (…) -
les lointains sont par trop loin
17 juin 2011, par arnaud maïsettiLe monde moderne La vitesse n’y peut mais Le monde moderne Les lointains sont par trop loin Et au bout du voyage c’est terrible d’être un homme avec une femme…
« Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »
Blaise Cendrars, Prose du Trassibérien
Dans Aix (il y a tant de fontaines que j’ai si soif tellement), marcher ne suffit pas pour éloigner la ville. Elle est si petite. Je la trouve à chaque pas devant moi. En rentrant si tard, si tard qu’il était déjà le lendemain, je n’ai (…) -
contredire le soleil du solstice
24 décembre 2017, par arnaud maïsetti24 décembre
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comme l’archéologie du temps
10 octobre 2014, par arnaud maïsettic’est être emporté, ne pas voir le jour ; c’est ne pas sortir la tête de l’eau ; dans la ville qui bat tout autour de moi, je me retourne — c’est une autre : Marseille, Aix, Londres, Paris, bientôt quelle encore, et Gennevilliers hier, Banlieue nord du monde, sans pôle : toujours la ville est celle qui sous les pas s’échappe ; comment la retenir, et retenir avec elle une part du temps qui saurait dire : c’est ici.
c’est donc plusieurs jours sans pouvoir dans ces pages simplement déposer (…) -
un rêve #96 | ma route
21 février 2010, par arnaud maïsettiUn rêve : tout se passe dans une double vitesse, paradoxale mais qui me semble évidente
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autoportraits
21 décembre 2009, par arnaud maïsettiOmbre portée de soi — à bout de bras sans doute — par les murs qui dressent la ville de froid tout autour. Ombre à distance de toute reconnaissance et dont la lumière du soir seule détient les lois de l’écart, de la hauteur, de la profondeur peut-être.
Sur la surface d’un miroir, on ne reconnaît de son visage que ce qui fait défaut : c’est qu’on se heurte toujours au plein des formes, jamais au visage extérieur qui est celui de son rêve.
Alors, je choisis au hasard les murs et place mon (…) -
derrière le monde
26 mars 2019, par arnaud maïsetti25 mars 2019
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le sabbat dans une rouge clairière
6 mars 2012, par arnaud maïsettiallonger le corps dans la flaque, jusqu’au réveil ou jusqu’au sommeil (est-ce différent : ce que je viens rejoindre est mon propre rêve où que j’arrive) ; inventer des voyelles aux couleurs, voire leur inventer des mots entiers, et des livres entiers pourvu que je puisse les porter sur mes épaules jusqu’à cet endroit de l’être où ils seront à l’abri, je ne sais pas
et je danse encore,
et dans le rouge, plonger mes mains pour les blesser encore, peut-être de n’être pas de cendre je suis, (…) -
des restes de silence dont on ne sait que faire
11 août 2011, par arnaud maïsettiLike Home (Syd Matters, La question humaine (BO), 2007)
back home / like houses / like homes / like leaving / like shoes / like running
« Dans le bas de la mémoire, le ciel. Des restes. Des restes de lumière dont on ne sait que faire. »
Henri Michaux (Chemins cherchés, chemins perdus, transgressions)
Garder le silence (comme le berger son troupeau, dit la Bible, quelque part, où je l’invente) – longtemps en soi, garder pour soi le silence, et même ne rien en dire, garder contre soi (…) -
VIDÉO | chute des corps en mouvement
15 novembre 2011, par arnaud maïsettitrain Paris Bordeaux, le 14 novembre, à hauteur d’Angoulême
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à cette heure qui n’en est pas une
31 décembre 2010, par arnaud maïsettiTimewatching (The Divine Comedy, ’A Short album about love’, 1997)
LE MONSIEUR. - On peut toujours dérailler, jeune homme, oui, maintenant je sais que n’importe qui peut dérailler, n’importe quand. Moi qui suis un vieil homme, moi qui croyais connaître le monde et la vie aussi bien que ma cuisine, patatras, me voici hors du monde, à cette heure qui n’en est pas une, sous une lumière étrangère, avec surtout l’inquiétude de ce qui se passera quand les lumières ordinaires se rallumeront, et (…) -
La Ville écrite | jour et nuit
3 juin 2011, par arnaud maïsettiJour et nuit ces garages qui veillent
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chaque jour suffit sa pierre
30 août 2010, par arnaud maïsettiAs The Dawn Breaks (Richard Hawley, ’Truelove’s Gutter’ 2009) N’ai jamais été sensible à la vieille légende de Sisyphe — sans doute à cause de la lecture de Camus, psychologisation ridicule — : quand il s’agit d’envisager la succession du jour, un soir comme ce soir où la journée sera identique à demain, j’ai en tête les gros blocs de pierre des Bories, insensés, impossibles à dater (parce qu’élevés rigoureusement selon la même méthode : dès lors, comment savoir si tel ensemble a été (…)
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orsay, le soir ou l’aube
8 juin 2014, par arnaud maïsettiOn reconnaît les premiers jours de chaleur à la soif nouvelle, rue de la Croix Nivert on reconnaît les impasses aux cris de cet homme qui pleure, plus loin à Cambronne, on reconnaît les statues à leur ombre, celle de Lyautey, ridicule dans les grandes phrases lancées au vent, on reconnaît les grandes phrases au ridicule, et au vent, on reconnaît la marche ce soir à ce qu’elle conduit jusqu’ici, c’est-à-dire à la soif,
tout à l’heure, j’ai reconnu ce pont sous l’arche au premier cheveu (…)
