I’m Not Yours (Angus & Julia Stone, ’Down the Way’, 2010) J’ai quitté ma country doucement comme on sort la nuit d’entre les draps pour ne pas réveiller l’homme qui sommeille tout près. J’ai marché sur les trottoirs avec une fausse rêverie : devenir autre. Et puis, j’ai rencontré Arnaud. Il se dirigeait en sens inverse. Je crois qu’il cherchait la clôture de bois cernant la plaine. Il cherchait le monde écrit. Il ne m’a pas reconnue. Il a poursuivi son chemin. Petite ombre lointaine. Visage évanescent. (...)
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Articles
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Entrer, sortir. Une échappée poétique_
Geneviève Dufour
1er octobre 2010, par arnaud maïsetti -
celui dont l’âme pèse de cailloux_
Daniel Bourrion
1er janvier 2010, par arnaud maïsettiCelui dont l’âme pèse de cailloux de terres grasses de glaise à mottes lourdes et noires et lisses tranchées mais net par les charrues et renversées cul dessus tête et sur lesquelles on marche à se casser les chevilles mais même pas même pas et tout au bout du champ s’en retourner et reprendre sillon et puis encore et puis encore jusqu’aux draps gris du soir gris crépuscule qui nous mord à l’épaule et nous fait frissonner de peur de fatigue rentrer alors avec les bêtes l’araire est resté couché sur la (...)
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Vases Co #16 | L’invention du dehors — amériques
2 octobre 2010, par arnaud maïsettiOctobre 2010
Sur ’Le monde écrit’, de Geneviève Dufour -
Vases Co #17 | Les îles inconnues et sauvages
5 novembre 2010, par arnaud maïsettiNovembre 2010
Sur ’Œuvres Ouvertes, de Laurent Margantin -
lieu où écrire_
Joachim Séné
4 décembre 2009, par arnaud maïsettiToujours cette longue marche dans les rues de la ville avant de m’asseoir dans un café pour écrire. Je regarde depuis le trottoir, à travers les larges baies vitrées, la couleur intérieure de ce bar, la disposition de ses tables, de ses chaises, de ses banquettes. Quelque chose ne va pas. Où est le comptoir ? Y’a-t-il des places avec dos au mur ? Et l’éclairage ? J’essaie d’imaginer l’ambiance sonore, la musique qui passe, est-ce RFM une fois de plus ? Il ne faut pas hésiter à partir quand on entend (...)
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Vases Co #12 | Journal prospectif
4 juin 2010, par arnaud maïsettiJuin 2010
Sur Same cigarettes as me, de Louis Imbert -
Les lignes de désir_
Pierre Ménard
2 juillet 2010, par arnaud maïsettiUne carte est toujours une forme d’abstraction. Et quand y demeure seul, le tracé des rues qui se croisent, bifurquent et s’éloignent, ce tracé révèle la délicate beauté du motif sous-jacent de toutes villes. Voir une ville telle qu’elle est quand on n’est pas là. Un tel désir ne peut être que contrarié, mais un désir contrarié, loin de s’éteindre, en est au contraire avivé. Il y aurait plusieurs rues, un panneau qui décrit le chemin qui mène à un autre. Devant le panneau, on est invité à imaginer, non (...)
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Vases Co #1 | Imaginer (ville-écran)
5 juillet 2009, par arnaud maïsettiJuillet 2009
sur Soubresauts, de Olivier Guéry -
Une légéreté translucide_
Isabelle Pariente-Butterlin
2 septembre 2011, par arnaud maïsettiOn aurait pu, tout de même … Tu crois qu’on aurait pu … tu veux dire : faire quelque chose ? Oui, peut-être, au moins, on aurait pu essayer… parce que là, on n’a quand même vraiment rien fait pour arranger les choses. Ça tu peux l’dire. On n’a rien fait. Rien du tout. Alors là, rien de rien. Je confirme. C’est bien vu. Je sais que tu m’en veux. C’est pas la question.
La question, c’est celle de tous ces possibles qui basculent peu à peu dans l’impossible, qui se détachent de nous, se dissolvent dans hier (...) -
Hors jeu_
Jean Prod’hom
7 mai 2010, par arnaud maïsettiAve Verum Corpus, Lodovico da Viadana ("Missa solemnis pro defunctis") Il ouvre les yeux sur un jour sans attrait. Alors il baisse les paupières qu’il glisse sous l’oreiller et il se terre. Forclos, rideaux tirés, chassé dès le réveil, c’est clair il n’en sortira pas. L’éprouver et le dire n’y change rien, la lumière insiste, il remue à peine, incapable d’en appeler au courage. Ce matin le jour est fané.
On devra se rendre à l’évidence, aucune transaction n’écartera le soleil de sa course, il faudra faire (...) -
Imaginer (HLA DR4)_
Olivier Guéry
3 juillet 2009, par arnaud maïsettiJe sais, beaucoup oublié, ossification des jours, articulation des événements timides, brûlant au creux des paumes, poids des draps d’alors, coton grège du vieux lin sur peau, couleurs aux murs, mains qui agrippaient la mienne, leur taille, leur poids.
J’ai aussi oublié la mienne d’alors, accrochée de-même, taille et poids d’alors, de même oubliés , mais il m’en reste assez — ce devrait être ainsi — pour la reconnaître aujourd’hui, posée en face de moi, tremblante ou qu’importe — elle tremble un peu parfois (...) -
Vases Co #7 | S’en arracher
1er janvier 2010, par arnaud maïsettiJanvier 2010
Sur Face-Terre, de Daniel Bourrion -
marcher dans cette ville_
Stéphanie Khoury
3 septembre 2010, par arnaud maïsettiPerdre connaissance dans les rues : ne plus reconnaître les pavés foulés mille fois, comme si l’habitude les avait rendus nouveaux. Les souvenirs se dissipent, il n’y a plus de place dans la mémoire. Pourtant, toutes ces choses qui ne s’oublient pas — et que tu ne sais déjà plus si tu les as vécues — toutes ces choses paraissent loin.
Comme si un nouveau jour ouvrait sur une vie à chaque fois différente. Et pourtant — ce qui ne peut pas (encore) disparaître.
Sortes de voiles posées quelque part, (...) -
ombre et trace_
Christine Jeanney
5 mars 2010, par arnaud maïsettiparce que je ne sais pas voir qui fait l’ombre et la trace, du moins n’ai pas envie, l’immuable me lasse, et parce que les longs doigts dans l’herbe se reposent on dirait, parce que les signes les courbes les lignes les frontières sont belles de bouger, parce que la tête levée, parce que la tête baissée, parce que regarde bien ça va disparaître, parce qu’un bec un bossu une traine un serpent blanc, parce qu’un canevas couches se superposent, parce que terre feuilles herbes brindilles lumière branches un (...)
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leur mort en moi qui mord_
Michel Brosseau
2 avril 2010, par arnaud maïsettiLes mots que je ne forme pas Est-ce leur mort en moi qui mord Louis Aragon, Le Roman inachevé
leur mort en moi il faudra s’extraire leur mort en moi qui mord trop incertain cet entre-deux tant d’inachevé tant de silence est-ce leur mort en moi qui mord quand maintenant vaciller quelle empreinte des mots lourds mots qui défont mots qui font qu’à renverse envers et contre tous leur mort en moi qui mord pas à pas mot à mot s’éloigner sans se perdre les mots que je ne forme pas tu sais le prix des (...) -
François Bon | Du repliement des morts sur la ville
6 décembre 2013, par arnaud maïsettiVases-communicants — longtemps que je m’en étais tenu un peu loin, ces moments de retrait sont parfois des temps d’élan — ce premier vendredi de décembre, proposition de François Bon d’échanger, et c’est grand plaisir de lui ouvrir ces carnets.
Ce soir, il m’envoie ce texte : des hôtels de Cergy, et de la vie insistante des morts. Souvenir me vient alors, assez proche, de cet hôtel à Grenoble, juste un soir avant une audition, et ma crainte parce que j’arrivais après 23h de voir portes closes : mais même (...) -
Où m’emmènent leurs noms_
Laurent Margantin
5 novembre 2010, par arnaud maïsettiOù m’emmènent leurs noms, se demandait-il. Où m’emmènent ne serait-ce que leurs noms de rue, partout où je vais, partout où j’habite, partout où j’ai habité, parfois une seule année ou quelques mois. Il m’arrive même d’oublier les lieux habités pour ne me souvenir que des noms de rue, dont certains peuvent me hanter des années après. La rue Montcalm. La rue Hortense Foubert. L’allée des bois. (Et je reconstitue ou crois reconstituer alors l’ordre des années.) La rue de l’université. La rue des Anglais. La rue (...)
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Pour Claude Favre | vase-communicant (collectif)
8 septembre 2012, par arnaud maïsettiDepuis près d’un an, je m’étais tenu un peu loin des vases-communicants, dont je n’avais pas manqué pourtant un rendez-vous pendant les deux premières années. C’est inattendu pour moi d’y revenir. Il fallait bien ceci, pour l’occasion — un vase-communicant collectif, offert tout entier à Claude Favre, poète si importante, langue essentielle pour ce monde, qui nous manque, mais qui reviendra, j’en suis sûr.
Ce vase fêlé, on s’est mis à plusieurs pour le monter de nos mains, te dire qu’on pense à toi, (...) -
Par où on s’évase_
Louis Imbert
4 juin 2010, par arnaud maïsettiLe dehors est en bloc. Je suis là-dedans et je cherche fissures. Il est très difficile d’en sortir. Par exemple, il y a le goût de poussière de tous ces légumes en boîte. Il y a la poussière le soir dans les rues et le plaisir à voir les premières fenêtres s’allumer sur les collines, qui paraissent extrêmement proches. Il y a la nuit et les roses aux jardins de Babur - le souvenir de ceux d’Ibn Battuta, j’ai compris physiquement pourquoi il est si important pour lui de les évoquer à chaque entrée dans une (...)
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le cri | Annie Rioux
2 octobre 2009, par arnaud maïsettiIl m’arrive souvent de tomber en rêve, quand pourtant je marche. C’est au lever du jour, alors que les carnets se répètent et se chargent de l’excédent du monde. Dans l’immolation, ce qui ne se dit pas. Le silence court, je note, l’intimité des choses qui est la mort, ce que dit Bataille - des faces battues dans les dédales du métro, le bruit des bracelets d’une femme en sursis, et l’homme mordu par l’insomnie, qui fixe l’arrondi de ma chaussure avant la marche. À descendre. À la remontée on se choque, se (...)