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La Mousson d’Été 2024 | Temporairement Contemporain [n°5]

Sixième (et dernier) jour

jeudi 29 août 2024


Une semaine durant, à la Mousson d’été, pour la troisième année, j’écris le journal du festival en compagnie cette année de Chloé Royou. Ici, notre billet et le Temporairement Contemporain du (dernier) jour.


Billet

À usages des prochain.e.s stagiaires de la Mousson d’été
Tout déborde ici
Les pages du Tempo Co
Comme les journées
Se plient en deux pour se rejoindre.

Les repas vous donnent des forces pour les lectures.
Les lectures vous donnent des forces pour les repas.
Le Jon Fosse du soir constitue un substitut tout à fait convenable au porridge du matin.
Pour accéder œufs précieux que couve le cantinier, il vous faudra être sur liste.
Laissez les pièces montées aux jeunes époux·ses, la mise en voix est le secret d’une union réussie.

Le saviez-vous ?
Vous ne trouverez pas le café des artistes au bar des écritures.
La pharmacie n’est pas l’infirmerie.
Depuis l’achat de son élégante chemise à motif cerises, Jean-Pierre n’est plus autorisé à se rendre seul en magasin. À la Mousson, le Pr. Ouss a constaté la généralisation d’un syndrome des habits de l’empereur.

Le coin des bricoleur·ses :
Écrire pour les nul·le·s “I just need a yes, I take away the rest” (Magne van den Berg)
Tuto origami pour faire du présent journal un éventail dans les règles de l’art
(l’amateurisme constaté à ce sujet ne sera plus toléré l’année prochaine)
Retirer les gradins un soir de spectacle pour découvrir le vrai visage de vos camarades stagiaires dans la cohue qui mène aux premiers rangs.

C.R.


Ainsi s’achève une Mousson : dans la voix de Nina Simone et le bruit d’un parquet de bal prêt à rompre, les soupçons à l’égard des histoires qu’on nous raconte, les verres de vin rouge trop frais, les applaudissements à contretemps, les langues qui s’entremêlent perdues en traduction, les accents contrefaits et la nuit qui tombe à l’endroit même où nous sommes. Ainsi s’achève la trentième Mousson du nom, à l’Abbaye où les textes sont prémontrés avant de les voir ailleurs, sur des scènes éparpillées comme en nous-mêmes — avec le désir de voir ce monde en pièces, de l’empêcher ses basses œuvres. Ainsi s’achève une Mousson, ses colères et ses tempérances, ses douceurs intarissables et ses tendresses maladroites mais tétues, sa soif de fables, ses horizons ouverts aux vents d’ailleurs, ses corps jamais épuisés d’écouter, d’écrire. Et la promesse de revenir pour inachever encore ce qui ne fait que s’ouvrir.

A.M.


Temporairement Contemporain n°5 • à télécharger