Rien n'est comparable à une tornade, si ce n'est une tornade ; cette pensée précieuse que le vent est plus grand que nos vies, et qu'elles comptent face à lui ce que compte un arbre quand il se fait arracher ; on exagère trop, moi le premier, les infimes variations de la vie, dans ces endroits où on voudrait la voir bifurquer et qu'en fait non, et qu'il faut attendre encore. La vie nous demande de faire l'arbre, quand on voulait être le vent.

Des images de la tornade, la vraie, qui a eu lieu, il y a donc cette image : la porte montée jusqu'à la cime, qui ouvre sur le ciel. Voilà, c'est l'allégorie que j'ai trouvée, pour cette heure et ce lieu, et la tendresse que j'aurai pour ce jour quand dans dix ans, je dirai : j'étais ce garçon là, qui n'avait pas eu la force d'accepter d'être un arbre (il faut prendre mesure encore). 

Dans votre chemin de dépouillement, ayez un essentiel pour horizon. Je voulais répondre : mon essentiel est l'horizon, mais comment le dire, et comment le vivre – le ciel est derrière la porte, il suffit de grimper, et dans le ravage intérieur qui n'est jamais aussi grand qu'on le pense, contempler les ravages plus hauts, qui sont les lieux des semences. 

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