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comment je pourrais le dire (ainsi)

samedi 11 mai 2013


comment le ciel, et le jour ensemble, et comment marcher quand la ville partout est levée devant soi de murs de verre, comment dire le verre quand il n’est plus qu’un mur et le mur quand on le rêve de terre et qu’on y plongerai les pas pour en marcher la durée : comment ; comment aller jusqu’à l’endroit où faire la chaîne pour dire nous faisons la chaîne et ici nous disons à qui je tiens la main et dans la main de qui je suis tenu, comment quand il faudrait ici lire chaque pont pour vérifier son nom et qu’il ne s’y trouve pas,

comment la terre ronde et de qui, et comment le nommer celui qui y sortira nu, notre enfant,

et comment le vêtir, et comment le nourrir, et comment lui dire : ici est l’endroit où tu vis, prends mesure,

et comment la hauteur du ciel, on ne tendrait les mains que vers ce qui nous en éloigne, comment le corps dressé peut-il lui aussi rejoindre, et comment mordre plus loin que l’échec des vagues et comment les larmes, comment les larmes,

comment habiter ici l’endroit ici où j’habite,

comment les trains s’arrêtent-ils quelque part, et comment la pluie tombe sur tout mon corps à la fois quand il pleut sur les autres corps aussi, comment dire les langues étrangères quand on ne sait pas dire le mot étranger dans sa propre langue,

comment renouer à ce qu’on n’a jamais vécu,

comment en finir avec l’idée de vouloir finir,

et comment les anges, et les démons et ceux qui n’existent qu’en soi les luttes en soi des anges et des démons, et leurs amours de sexes inventés pour notre pureté, comment cela, et le reste

comment si haut, le mot comment, comment le dire sans s’en tenir là,

comment rêver quand on oublie qu’on rêve, et comment les cheveux sur soi poussent le temps comme des herbes follement agitées dehors pour qu’on s’y répande et s’y multiplie,

et comment, un jour, le jour