Fascination des ponts. Depuis quand ? (À Verdun, je me souviens qu'en longeant la Meuse après la ville, on passait sous des arches immenses, les ai-je rêvées ?) Fascination de ce qui relie par-delà, qui enjambe. Devant un pont, on se dit toujours :...

Aug 26 -

Fascination des ponts. Depuis quand ? (À Verdun, je me souviens qu'en longeant la Meuse après la ville, on passait sous des arches immenses, les ai-je rêvées ?) Fascination de ce qui relie par-delà, qui enjambe. Devant un pont, on se dit toujours : comment ils ont fait ? (Désir ancien d'un texte sur la construction d'un pont). C'est aussi à cause d'un certain texte de Rimb. À cause du geste aussi, de l'allégorie sans doute (rejoindre, toujours). À cause du pont qui franchissait dans le lointain quand on arrive de Paris vers Bordeaux. À cause de tout cela et de bien plus. Fascination pour le Gange. Les hommes qui traversent des paysages entiers pour s'y plonger. Fleuve où on emmène les morts – pas d'endroit plus sacré, plus lointain (une image d'occidental ?). Ce 27 juillet, jeune homme qui pêche dans le Gange, près de Allahabad. Sur les piliers, des injonctions à ne pas polluer le fleuve. On ne fait presque pas la différence entre la terre sale et l'eau sale, à part les vagues. Où est le sacré ? Une image du monde aussi : au-dessus on passe, les échanges, les circulations. En-dessus, monde enfouis, réserves pour poissons malades, béton plongé dans l'eau, profanation. C'est une image sans horizon mais avec perspective. Fascination des perspective avec point fuyant, au centre duquel le jeune homme semble danser. 

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