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façades

vendredi 16 avril 2010

De l’apparence de nos vies cachées derrière les murs : du signe manifeste extérieur qui voudrait cacher le contenu latent derrière les pierres — de la réalité, qui n’apparaît qu’à la surface : dans la volonté de ne rien dévoiler de ce qui se dit dans les discours intérieurs.


FAÇADE
(fa-sa-d’) s. f.

A. 1. Mur extérieur d’un bâtiment.
2. Cour. [Sans déterm.] Mur extérieur d’un bâtiment où se trouve l’entrée principale, généralement le plus décoré.

B. P. anal.
1. Littér. Partie visible formant un mur.
2. Fam. Visage.

C. Au fig. Apparence souvent trompeuse.
Loc. adj.

[En parlant d’une pers.] (Tout) en façade. Dont la valeur n’est qu’une apparence trompeuse.

[En parlant d’une chose abstr.] De façade. Qui n’a que l’apparence de la réalité.


Plate-forme horizontale placée devant nous : les murs de nos maisons ont des yeux aux volets clos la nuit, une bouche par où l’on entre, des oreilles d’où s’échappent les fumées : image d’enfant si évidente.

La façade ne cache pas, non, mais désigne ce que l’on cache. Et quand bien même on ne saurait rien de ce qu’il y a derrière un visage, les clapotis en surface signent assez bien les grands remous intérieurs pour qu’on n’ait pas à demander à voix haute.

Simplement, on se place devant ce visage des villes comme devant une femme — dans l’attente, et irrésolu : mais non pas sans espoir.