arnaud maïsetti | carnets

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injonction

lundi 17 août 2009

Dans la secousse du réveil, ces mots viennent seuls, l’injonction : état des lieux du réel prend toute la place ; et avec le silence qui suit, la forme brute et folle que cela prend : dans la ville, aller vérifier que chaque chose est à sa place.

On se dresse au milieu du bruissement sourd que le rêve traîne après sa fin, on est seul avec lui un moment. On attend. On ne sait pas ce qu’on attend — on est là, dans l’abrutissement vague et sans contour d’un réveil aussi banal qu’un autre : c’est le jour suivant, on est le lendemain d’hier, c’est aussi simple que cela ; c’est un autre jour. On est là.

On n’est pas même quelqu’un qui attend — plutôt un corps, vague et sans contour dans l’aube noir, qui est là. Et dans la tête, les mots viennent seuls, frappent à la porte et reviennent, s’imposent : ils disent état des lieux du réel, et ça ressemble à un ordre.

Alors, on se met à cette tache, écrire — rêver à la suite du rêve, la forme que ça pourrait prendre : ce récit qui serait "un état des lieux du réel", et qu’en faisant le tour de la ville, on en produirait l’impact sur soi, l’énergie suffisante pour combler l’absence du vide. Quand on aura fini, est-ce qu’on aura achevé le rêve, ou seulement initié ce vers quoi il appelait et qui commencerait là ?