arnaud maïsetti | carnets

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le toit de la ville

lundi 19 octobre 2009

Le toit de la ville est si haut qu’on pourrait lever les yeux bien au-dessus des immeubles, on ne verrait que les nuages, et un peu de ciel qui transperce. Mais rien au-delà.

Le toit de la ville part si loin que la direction qu’il indique mène toujours ailleurs ; certains la suivent jusqu’à se retrouver au point de départ : et repartent.

Le toit de la ville fait si peur que personne ne semble le considérer comme un toit, et on habite dessous sans certitude, l’habitude tient lieu de mot d’ordre : et le mot dit la survie, il dit l’impossibilité de s’y tenir. On meurt sous le toit sans avoir vécu, on est tombé sans bruit.

Le toit de la ville, il y a ceux qui accrochent dessous des cordes, pour se rassurer, savoir que c’est possible ; il y a ceux qui installent à ses poutres les lampes, pour voir dans le noir le noir sur lequel ils trébuchent ; et il y a ceux qui, sur son faîte, danse sans un regard pour le vide autour.